Avertissement : Cet article traite de problèmes de santé mentale et de suicide. Si vous ou une personne que vous connaissez avez des pensées suicidaires ou éprouvez de la détresse, envoyez un message texte ou téléphonez à la Ligne d’aide en cas de crise de suicide, au 9-8-8.
Prendre soin de ma santé mentale a toujours été important pour moi. J’ai grandi dans une famille où communication ouverte, soutien et amour occupaient une grande place lorsqu’il s’agissait de santé mentale et de maladie mentale. Mon père était atteint de troubles bipolaires et mes parents nous ont sensibilisées, ma sœur et moi, à sa maladie dès notre plus jeune âge.
C’est ce qui a formé la base d’une relation très profonde avec mon père et façonné mon expérience de vie – j’ai vite compris l’importance d’investir dans sa santé mentale, tout comme dans sa santé physique.
Le sujet de la santé mentale avait beau être déstigmatisé dans notre famille, il en était autrement en dehors de notre foyer. Alors que j’avais 15 ans, mon père s’est suicidé. Ce terrible événement m’a brisé le cœur et m’a affectée à bien des égards, et à mon chagrin s’est ajouté un défi de taille : la stigmatisation de la maladie mentale.
Voilà ce qui a fait de moi qui je suis aujourd’hui : une championne du soutien et de la déstigmatisation de la maladie mentale – celle qui aide les gens à trouver le secours dont ils ont besoin et qui veille à ce que personne ne se sente défini par une épreuve. J’ai eu une relation extraordinaire avec mon père. Il compte parmi les personnes les plus dynamiques, aimantes et généreuses que j’aie connues, et je ne pouvais supporter l’idée que sa mémoire soit entachée de perceptions erronées et d’idées préconçues.
Vers la fin de mes études secondaires, ma mère et moi avons lancé une initiative avec l’Hôpital général juif de Montréal, soit la création d’un programme éducatif en collaboration avec des psychiatres qui se rendaient dans différentes écoles secondaires de la ville. L’objectif était de sensibiliser les jeunes adolescents à la santé mentale, et ce programme a duré trois ans. Depuis mes débuts chez PwC, je suis membre du Réseau bien-être et sensibilisation aux handicaps (DAWN). J’en suis à ma troisième Semaine de la santé mentale au cabinet, et je suis vraiment heureuse de pouvoir rendre ce type de conversation possible en milieu de travail. Fait intéressant à souligner, cette année, la Semaine de la santé mentale commence le 6 mai, jour du 60e anniversaire de mon père.
Malgré cette épreuve extrêmement difficile pour moi, j’ai pu bénéficier de ressources, de l’espace nécessaire et du soutien de mes proches pour surmonter mon chagrin. Personnellement, je trouve que la thérapie est un formidable outil dans mon parcours de guérison. Je l’utilise pour faire mon deuil, mais aussi pour apprendre à mieux me connaître et à comprendre le fonctionnement du cerveau. Ce que je souhaite, c’est que les autres sachent que le soutien en santé mentale est disponible pour quiconque en a besoin – vous n’êtes pas seul.
Plus je parle de l’histoire de mon père, plus il y a de personnes qui me racontent la leur. Je continue donc à la faire connaître dans l’espoir qu’elle sera utile à d’autres personnes. Si je peux aider ne serait-ce qu’une seule personne, j’aurai atteint mon objectif.
De nos jours, nombreux sont les moyens d’obtenir de l’aide ou d’entrer en contact avec d’autres personnes.
Emmy travaille pour le cabinet depuis deux ans et occupe le poste de première conseillère au groupe Conseils. Elle est également membre de l’équipe de direction du Réseau bien-être et sensibilisation aux handicaps (DAWN) de PwC Canada.
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