Dans la première partie, nous avons mis en lumière les forces transformatrices qui façonnent le secteur de la gestion de placements actuel, notamment les changements climatiques, la perturbation technologique, les changements démographiques, un monde de plus en plus divisé et l’instabilité économique. Bien que ces forces complexifient l’exploitation des entreprises, elles présentent également des opportunités pour les gestionnaires de placements soucieux de s’adapter. Dans cette deuxième partie, nous traitons des répercussions de ces mégatendances sur les membres de la haute direction des entreprises de gestion de placements et sur leurs objectifs, ainsi que sur les fonctions investissement, finances, exploitation et technologie.
Les objectifs d’entreprise, établis par le chef de la direction, sont la source d’une culture organisationnelle capable de s’adapter aux tendances mondiales, digne de la confiance des parties prenantes et bien positionnée pour obtenir de bons résultats. Une bonne culture organisationnelle rassemblera les employés autour d’une vision ainsi que d’une compréhension et d’une position communes qui permettront de composer avec l’environnement opérationnel complexe futur. Les membres de la haute direction doivent susciter la confiance dans l’entreprise, tant au sein des parties prenantes externes qu’au sein de leur personnel et de leur clientèle. Pour ce faire, ils devront prendre en charge la transition vers une entreprise axée sur les données où la technologie est utilisée efficacement à l’échelle de l’organisation, ce qui permet de prendre des décisions fondées sur des données et de s’aligner sur des indicateurs de performance clés. Ils devront également déterminer les objectifs en ce qui a trait aux talents et s’assurer d’avoir le personnel adéquat aux bons endroits pour répondre aux exigences du modèle d’exploitation de l’entreprise.
Les professionnels des placements devront trouver des moyens efficaces d’équilibrer le risque et le rendement. Ils devront trouver des placements efficients sur le plan du capital, tout en augmentant possiblement le risque du portefeuille dans un marché de capitaux comportant de nombreux défis. Les gestionnaires devront continuer de chercher à augmenter l’exposition aux marchés privés afin d’obtenir une valeur plus élevée grâce à des placements gérés en externe, à des placements conjoints et à des placements directs. Ce faisant, ils devront également envisager de nouvelles frontières de façon sélective, comme les placements actifs, les fonds négociés en bourse (FNB) thématiques, les actifs numériques et les stratégies sensibles à l’inflation comportant des titres à revenu fixe de grande qualité et des actifs tangibles. Un monde de plus en plus divisé nécessitera des capacités de placement rehaussées, telles que la création d’occasions d’investissement, la création de valeur et la gestion des risques, afin d’identifier et de saisir les occasions de croissance et de monétiser les placements sur de nouveaux marchés. Les chefs de file de la gestion de placements géreront les risques grâce à une approche globale du portefeuille améliorée tout en veillant à appliquer des stratégies de placement responsable concurrentielles.
À titre de gardienne des finances d’une entreprise, la fonction Finances devra s’éloigner des activités comptables transactionnelles pour faire place à des services-conseils fondés sur les données financières permettant d’obtenir des informations utiles. Cela permettra d’offrir simultanément une valeur pour l’entreprise et un soutien technique ciblé. Les chefs des finances et leurs équipes devront pouvoir offrir un soutien en matière d’évaluation planifiée et hors cycle (en particulier pour les marchés privés), tout en élaborant un code de conduite répondant aux objectifs fiscaux et en jouant un rôle de premier plan dans la mise en œuvre de stratégies de mondialisation. Ils devront ainsi faire preuve d’une plus grande rigueur en matière de répartition du capital et de gestion des liquidités, et d’une plus grande rapidité pour concrétiser les capacités nécessaires pour entrer sur le marché ou en sortir en fonction de son évolution. La fonction finances devra se doter d’un modèle de gestion de données actualisé permettant une source unique d’information et l’analytique en temps réel, et ce, tout en aidant les professionnels des finances à adopter les nouvelles technologies et à se familiariser avec les principes ESG.
L’équipe de l’exploitation devra gérer des activités mondiales complexes tout en faisant preuve d’innovation, d’efficience et d’adaptation. Pour ce faire, elle devra fréquemment travailler avec d’autres hauts dirigeants afin de repenser le modèle d’exploitation global de l’entreprise ou, dans certains cas, de peaufiner des modèles existants afin d’améliorer certaines capacités. Ultimement, cette équipe devra être en mesure de tirer parti de technologies améliorées pour relier les capacités au sein des services de première ligne, des services intermédiaires et des services d’arrière-plan et contribuer à une habilitation rehaussée pour les investisseurs. Le chef de l’exploitation devra maintenir l’excellence opérationnelle en trouvant l’équilibre entre la capacité de réagir et une approche de gestion des coûts responsable, en plus d’intégrer l’automatisation et d’établir une responsabilité et une gouvernance rigoureuses pour les parties prenantes. Par ailleurs, le chef de l’exploitation devra également assurer la résilience et concrétiser des capacités horizontales en matière d’ESG pour relier les placements, les données et les rapports en soutien à d’autres fonctions clés. Il devra ultimement faire le lien entre le personnel, les processus et la technologie, avec tous les défis que cela comporte.
Les équipes technologiques concrétiseront la technologie souple, adaptative et sécuritaire, ainsi que les pratiques relatives aux données qui sous-tendront les futurs modèles d’exploitation et permettront au capital humain de se positionner pour la réussite. Les équipes technologiques mèneront la transformation grâce à l’investissement dans des capacités telles que l’infonuagique, les plateformes d’intégration, l’intelligence artificielle et les technologies « en tant que service » permettant d’accéder aux données en temps réel et de tirer parti d’une approche modulaire. Elles devront également se concentrer davantage sur l’établissement de partenariats avec les jeunes entreprises permettant d’accéder à de nouvelles capacités technologiques. La technologie jouera un rôle de premier plan dans l’opérationnalisation de l’intégration des données et le perfectionnement des effectifs de manière à ce qu’ils possèdent les compétences techniques nécessaires pour générer des résultats. Alors que la technologie devient un levier de productivité de plus en plus essentiel, les dirigeants devront gérer des cyberrisques et des risques pour la continuité d’entreprise toujours plus grands.
Enfin, tandis que les forces transformatrices comme les changements climatiques et la perturbation technologique créent des défis pour le secteur de la gestion de placements, ces forces créent également de nouvelles opportunités, en particulier en ce qui a trait aux données. Les principaux investisseurs font la transition vers une culture d’entreprise axée sur les données, ce qui leur permet de rehausser leur capacité d’identifier et de monétiser les placements sur de nouveaux marchés, de réagir rapidement à la volatilité des marchés et aux changements de valeurs, et d’attirer les meilleurs talents tout en outillant leur main-d’œuvre pour l’avenir. Une approche axée sur les données pourra donner de la vitesse aux entreprises alors qu’elles composeront avec un environnement opérationnel plus complexe et obtiendront des résultats, transformant ainsi les défis en opportunités.
Alors que les entreprises de gestion de placements repensent leurs priorités stratégiques afin de faire progresser leur position sur le marché, elles doivent se poser certaines questions fondamentales :
Associé et leader national, Conseils, Capital-investissement et régimes de retraite, PwC Canada