Entretien accordé à Magali Frédéric pour Business Magazine - avril 2018
On vit dans un monde où la digitalisation et les réseaux sociaux demandent aux entreprises d'être beaucoup plus engagées et transparentes dans leurs démarches. L’Integrated Reporting <IR> permet justement aux entreprises de s'ouvrir et de parler plus librement et ouvertement de leur stratégie, de leurs risques, des bonnes nouvelles aussi bien que des mauvaises... C'est là ou certains conseils d’administration doivent évoluer et se rendre compte que de ne pas parler des problèmes qui sont évidents ou déjà connus de la communauté des affaires n'inspire pas confiance! On se retrouve face à un problème d'intégrité qu'aucune structure ne résoudra, mais que les dirigeants d’entreprises ont le devoir d'honorer.
Au contraire, l’<IR> vient reconnaître les multitudes formes de « capitaux» qui peuvent être sociaux, intellectuels, financiers, environnementaux, manufacturiers et humains. Ceux-ci sont considérés comme des stocks de valeur qui évoluent à travers les activités économiques. Il ne se limite pas seulement à la dimension pécuniaire de l’entreprise, souvent résumée aux ‘pertes et bénéfices’ et au cours boursier. La vraie valeur d'une entreprise se trouve sous différentes formes, et il n'y a pas de meilleur outil que l’<IR> pour expliquer aux actionnaires et autres stakeholders comment ces différents capitaux interagissent autour d’un ‘business model’ pour créer de la valeur.
Cela dépend. La SEM-10 s'est vraiment démarquée cette année, avec maintenant 75% des sociétés ayant choisi d'adopter l’<IR> : une nette progression par rapport à l'année dernière.
En revanche, en dehors de la SEM-10 et de quelques institutions financières non-listées en bourse, il ne semble pas y avoir eu de déclic! Il faut que les entreprises se rendent compte que de rester statique et "compliance driven" ne va pas les tirer vers le haut. Nous ne sommes plus la petite île accueillant uniquement des touristes qui viennent pour nos belles plages; nous sommes un centre financier sérieux et une destination de choix pour les investisseurs, et nous devons le démontrer.
Au-delà des chiffres, il faut des mots pour expliquer le futur de l’entreprise. Les investisseurs ont besoin d’une vision d’ensemble qui leur permette de trouver une logique globale pour mieux évaluer l’entreprise ; le <IR> permet au conseil d’administration d’exprimer clairement sa vision à long terme et contribue à la qualité du dialogue avec les investisseurs et autres stakeholders.
La complaisance peut couter très cher vis-à-vis de ceux-ci.
(cont/...)
Je ne vais pas spéculer sur la cause, mais je suis forcé de constater que seulement la Mauritius Telecom et la Mauritius Housing Company ont participé cette année. Il y a une bonne centaine d’organismes parapublics à Maurice et c'est une participation très décevante. Les organismes parapublics ont comme stakeholders le contribuable, le peuple mauricien et parfois des investisseurs privés ; il est quand même dommage qu'ils ne participent pas à cette initiative et ne donnent pas l'exemple en adoptant l’<IR>. J’espère que l’année prochaine sera meilleure !
Olivier Rey
EMA Clients and Markets Leader, Assurance Partner, PwC Mauritius
Tel: +230 404 5145
Anthony Leung Shing, ACA, CTA
EMA Deputy Regional Senior Partner, Country Senior Partner, PwC Mauritius
Tel: +230 404 5071
Ariane Serret
Senior Manager, Clients and Markets Development, PwC Mauritius
Tel: +230 4045029