A shower of social measures

By Anthony Leung Shing, Country Senior Partner and Tax Leader

Lisez l'entretien d'Anthony Leung Shing suite au Budget 2019-20

Entretien accordé à Sneha Peryagh pour le Défi Media - juin 2019

L’utilisation des réserves de la Banque de Maurice pour éponger la dette publique aura un impact plus large sur notre politique monétaire, prévient Anthony Leung Shing, Country Senior Partner de PwC Maurice. Il nous en dit plus....

Le Budget 2019/2020 est-il populiste ou équilibré?

Dans une année électorale, on s’attendait certes à des mesures populistes. Dans ce sens, le Budget n’a pas surpris. Durant la période précédant la présentation du Budget, on parlait déjà d’un alignement de la pension de vieillesse au salaire minimum. Je suis soulagé que le ministre des Finances n’ait pas succombé à de telles pressions, puisque le pays n’aurait pas pu soutenir un tel coût dans le long terme.

En revanche, le ministre a profité de la marge de manœuvre, créée par le dynamisme des recettes fiscales de l’État, pour financer un budget social. Sans avoir causé d’excès, le ministre a pu équilibrer les mesures populistes avec un besoin de contenir les coûts des services publics. À mon avis, ce surplus au niveau des recettes aurait pu être mieux utilisé pour réduire le déficit budgétaire.

On parle d’une année électorale et il faut comprendre qu’aucun gouvernement n’aurait adopté une telle approche. La question que nous devons tous nous poser est : « Aurions-nous été satisfaits de ce Budget, d’une perspective économique, si ce n’était pas dans une année électorale ? »

Quel regard portez-vous sur les récentes mesures budgétaires concernant le secteur financier et l’économie mauricienne ?

Les services financiers continuent de croître, mais nous avons peu de visibilité sur le long terme, surtout dans le secteur du global business. Malgré les réformes, l’activité dans le secteur reste lente. Il faut un nouveau souffle. Les mesures annoncées pour inciter la FinTech, l’E-commerce, la gestion de patrimoine ou le Crowd Funding aideront le secteur à monter en valeur ajoutée.

Quid de la macroéconomie ?

Nous connaissons les enjeux au niveau de la macroéconomie : le manque de création d’emploi, le faible taux d’investissement privé, la détérioration de la balance commerciale ou encore le niveau d’endettement du pays.

Un mot sur l’utilisation des réserves de la Banque de Maurice pour éponger la dette publique ?

C’est une mesure qui fait débat. Il s’agit de l’utilisation des réserves de la Banque de Maurice d’un montant de Rs 18 milliards pour réduire la dette publique. Et là, il faut faire attention. Non seulement, la Banque de Maurice est une institution indépendante, mais ses réserves aident le pays à surtout soutenir la roupie et auront un impact plus large sur notre politique monétaire.

À travers ce Budget, le gouvernement a essayé de faire des cadeaux électoraux. Qu’en pensez-vous ?

Ce gouvernement a été très social dans sa philosophie. Au-delà du taux de croissance, je pense que l’inclusion sociale est importante pour la stabilité du pays. L’allègement de la disparité entre les riches et les pauvres est une bonne chose. Dans ce sens, je soutiens ces mesures sociales.

Mais quant aux ‘cadeaux électoraux’, ça c’est autre chose. Avec les élections en vue, l’intention de ces mesures populistes est à peine voilée. On cite l’amélioration du pouvoir d’achat de la population, surtout pour ceux au bas de l’échelle, mais qui dit pouvoir d’achat dit consommation. La consommation est aujourd’hui si importante pour la croissance économique du pays que le danger est qu’elle devienne un objectif en elle-même.

Le Premier ministre a annoncé que les entreprises devront avoir au moins une femme sur le Board of Directors. La Companies Act sera amendée en ce sens. Votre commentaire.

Maurice a du mal à intégrer les femmes sur le marché du travail. Sur cet index, nous nous classons parmi les pays les moins performants de la région. Aujourd’hui, seulement 45 % des femmes aptes à travailler sont en emploi contre 75 % chez les hommes. On dit toujours que l’exemple vient d’en haut. Ces femmes pourront agir comme modèles pour nos jeunes.

Cette diversité est certainement bénéfique aux entreprises. Toutefois, il faudra s’assurer que des dispositions pratiques soient prises pour assurer une telle implémentation. Avec le faible taux de femmes aux postes de direction, certaines entreprises peuvent avoir des difficultés à combler ces rôles.

Budget 2019-20: Our opinion

With the elections on the horizon, the Hon. Minister of Finance presented a social Budget with the objective to gain popular support.

In recent years, GDP growth has been oscillating around 3.7%. Whilst inflation has been contained and unemployment falling to its lowest, job creation and private sector investments have been subdued. The ballooning budget deficit, deteriorating balance of trade and escalating public debt have all been source for concern.

Further, with the downturn in the textile, tourism, and sugar sectors, there were mounting expectations on the budgetary announcements. Amidst this state of affairs, has the Budget lived up to expectations?

Many observers feared populist announcements, especially given that this Government has pursued many socialist goals with the introduction of minimum wages, free university education, negative income tax, increased pension, and so on.  PwC’s pre-Budget survey (refer to Figure 1) confirmed that this was one of the top concerns for the population and, as expected, the Budget contained a shower of social measures aimed at a wide cross section of the population (planters, public servants, workers, pensioners...).

We are disappointed to note that the Government, yet again, is using the surplus revenues (up 7.5%) arising from the fiscal buoyancy to finance populist measures. Better fiscal discipline would have helped contain the recurrent budget deficit. At PwC, we have been advocating a more targeted approach to social benefits as, even with imperfections, targeted programmes are shown to use public money more efficiently. The Budget felt short on this front.

 

 

At a time when our competitiveness is being eroded and investments remaining timid, we welcome the measures to promote further business facilitation, the incentives under Leasing Equipment Modernisation Scheme (LEMS), as well as the push for innovation. The pursuit of the ‘Moris Nou Zoli Pei’ campaign is also a positive aspect of this Budget as it will promote a more sustainable and environment-friendly model. These measures should not only help our traditional industries but also lead to the emergence of new growth pillars.

However, we have raised concerns over the Government’s drive to fuel growth through public spending and consumption, as our productive assets are being diverted. Again, we note the Government’s desire to boost purchasing power by further increasing pension, making an interim pay allowance to public servants, reducing the price of cooking gas or maintaining the subsidies on rice, flour, and so on. Today, consumption and public spending are so critical to GDP [refer to Figure 2] that these can blur policy decisions.

 

 

The public infrastructure programme has been a key feature in recent budgets and the Minister reported good progress, especially the Metro Express and Côte d’Or multisport complex. With empirical evidence showing that such large infrastructure projects are prone to cost overruns in excess of 50%, and the recent history of overruns (the Bagatelle Dam costing twice more at Rs6.2bn or the Terre Rouge Verdun motorway tripling in cost at Rs5.8bn), we hope that there are no surprises ahead with the Rs18bn Metro Express project.

We have experienced a period of ‘jobless’ growth in recent years, with little net job creation. There are currently around 20,000 youths unemployed and the country is facing difficulties in absorbing new entrants into the labour market. The current skills mismatch highlights issues with the education system and the proposed reforms to modernise the education were needed. Mauritius spends around USD2,600 on each student of compulsory school age, similar to South Africa (USD2,200) but over five times less than Singapore (USD14,500) [refer to Figure 3]. Much public funds have been directed to social protection (up 15% from 2017) against an increase of only 7% in education; we are pleased that the Government has taken active measures to stimulate training and innovation in the education sector.

Figure 3: Education spend per student 2018

The Budget also announced some reforms in order to promote a more efficient public administration and, although there has been limited details in the Budget Speech, the sale of non-strategic assets to reduce the public debt as well as the simplification of the Public-Private Partnership (PPP) Act are steps in the right direction.

The Government also addressed concerns over public debt and aims to curtail this level to 61.6% of GDP in the next fiscal year to everyone’s surprise by using the accumulated undistributed surplus of Rs18bn held at the Bank of Mauritius. Our concern is that such an approach may have broader implications on the country’s monetary policy, ability to manage its foreign exchange risk or reliance on more domestic debt funding in the short-term.

Looking back at this Government’s mandate, besides infrastructure and socialist measures, there has been little progress made in tackling public sector inefficiency, structural bottlenecks, or labour productivity gap. While an attempt has been made in this year’s Budget, it did not go far enough and, clearly, the Government has elections in mind.

 

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Anthony Leung Shing, ACA, CTA

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EMA Deputy Regional Senior Partner, Country Senior Partner, PwC Mauritius

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