Bâtir aujourd’hui l’économie de demain

Rapport BC Mine 2023

Dans notre rapport BC Mine de 2023, nous voulions donner au président de la Mining Association of British Columbia l’occasion de nous parler de l’avenir du secteur minier. Apprenez-en plus sur ce qu'il estime nécessaire pour positionner le Canada comme premier fournisseur mondial de minéraux critiques.


Pour tirer profit des minéraux critiques, il est temps de passer des plans à l’action

par Michael Goehring, président et directeur général de la Mining Association of British Columbia

Les efforts déployés par le Canada et d’autres pays dans le monde pour assurer la transition de leurs économies vers des sources d’énergie plus propres nécessitent des technologies modernes reposant sur des minéraux critiques. Tout, des semiconducteurs aux batteries en passant par les panneaux solaires et les éoliennes, dépend de ces éléments essentiels que sont le cuivre, le zinc, l’aluminium, le molybdène, le cadmium, le cobalt et bien d’autres encore. 

Sur les 31 minéraux considérés comme critiques au Canada, 16 se trouvent en Colombie-Britannique.

La mise sur le marché de ces minéraux –  provenant de 17 mines proposées qui sont à des stades de mise en valeur avancés – représente 36 milliards de dollars canadiens d’investissements à court terme, 23 milliards de dollars canadiens de revenus du travail et 11 milliards de dollars canadiens de recettes fiscales. L’impact économique à long terme de ces mines potentielles pourrait atteindre 800 milliards de dollars canadiens sur plusieurs décennies d’exploitation. Il est clair que ces projets offrent une opportunité générationnelle pour les Britanno-Colombiens et tous les Canadiens.

Toutefois, le succès n’est pas garanti. La prospérité nécessite une certaine audace de la part de nos gouvernements et une collaboration avec l’industrie minière, les collectivités des Premières Nations, les syndicats et le public. La Colombie-Britannique a besoin d’un environnement fiscal et réglementaire plus concurrentiel pour combler l’écart de compétitivité avec les autres pays et territoires miniers et attirer les investissements nécessaires à la croissance et au maintien du secteur. Les gouvernements doivent également augmenter le financement des capacités des Premières Nations afin d’accélérer la délivrance des permis, de favoriser la prise de décisions et de faire progresser la participation des Premières Nations aux projets miniers. En outre, la Colombie-Britannique a besoin d’investissements stratégiques dans l’électrification pour s’assurer que les mines ont accès en temps opportun à l’électricité propre.

Sans ces mesures, les minéraux critiques qui sont essentiels à la décarbonisation de notre économie risquent de rester dans le sol, et l’opportunité pourrait être perdue au profit d’autres pays.

Pourtant, des avancées ont été enregistrées l’année dernière et les projets de minéraux critiques en Colombie-Britannique en ont bénéficié. Le gouvernement provincial, par exemple, a ajusté son nouveau système de tarification du carbone fondé sur le rendement visant les grands émetteurs industriels afin de fournir une assise financière plus concurrentielle pour le développement des minéraux critiques. Cette mesure réduira d’environ 50 % l’écart de compétitivité entre la Colombie-Britannique, l’Ontario et le Québec. Toutefois, d’autres mesures sont nécessaires pour améliorer la compétitivité de la Colombie-Britannique à l’échelle mondiale.

Le gouvernement de la Colombie-Britannique a également présenté la phase 1 de sa stratégie sur les minéraux critiques, qui comporte des initiatives politiques visant à soutenir l’industrie, notamment en affectant du personnel et des ressources suffisantes pour prioriser les projets de minéraux critiques. Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement s’engage en outre à optimiser un programme de formation et de perfectionnement existant pour répondre aux besoins des travailleurs et du secteur des minéraux critiques en matière de compétences et de formation, ainsi qu’à soutenir les partenariats avec les Premières Nations et leur participation à l’exploitation minière. La province a récemment annoncé la mise en place d’un cadre de financement par actions des Premières Nations, qui comprendra des garanties de prêts sur actions pouvant aller jusqu’à 1 milliard de dollars canadiens pour les Premières Nations qui envisagent une participation au capital de projets miniers et autres.

Par ailleurs, nous avons constaté que des mesures importantes ont été prises pour développer l’électrification en Colombie-Britannique. BC Hydro prévoit augmenter sa capacité de transport d’électricité sur la côte nord, où la croissance de la production de gaz naturel liquéfié (GNL), de l’activité portuaire et des projets de minéraux critiques stimule la demande d’énergie propre. En collaboration avec le gouvernement provincial et les collectivités des Premières Nations, BC Hydro a lancé son premier appel d’offres en 15 ans pour trouver de nouvelles sources d’énergie, dans le but d’augmenter l’offre d’électricité de 5 %, soit d’environ 3 000 gigawattheures par an.

La stratégie fédérale sur les minéraux critiques et les budgets récents ont établi une feuille de route solide et des mesures fiscales utiles pour aider à développer les ressources de minéraux critiques au Canada. Cependant, les nouveaux projets dans les secteurs en aval comme la fabrication de véhicules électriques et de batteries, qui profitent de généreux incitatifs financiers, se sont concrétisés plus rapidement que les projets d’extraction et de traitement des minéraux en amont. C’est pourtant là que se trouvent les matières premières requises et les grandes opportunités économiques. 

L’incertitude et la longueur des délais d’obtention des permis et des approbations minières demeurent le principal défi pour l’industrie minière de la Colombie-Britannique et du Canada. Ces problèmes continuent de peser sur les décisions d’investissement et de ralentir le développement des projets.

Le gouvernement du Canada semble être à l’écoute. Dans son budget 2024, le gouvernement fédéral a consacré 1,3 milliard de dollars canadiens sur six ans pour accélérer le processus d’évaluation d’impact au moyen d’un certain nombre d’initiatives. Fait important, le gouvernement a pris l’engagement audacieux de réduire à cinq ans le temps nécessaire pour mener à bien les processus fédéraux d’évaluation d’impact et d’octroi de permis, contre une période de 12 à 15 ans actuellement. En parallèle, le gouvernement a annoncé dans le cadre du budget 2024 un nouveau Programme de garantie de prêts pour les Autochtones de 5 milliards de dollars canadiens pour les projets miniers et d’autres ressources naturelles. C’est une bonne nouvelle.

Mais nous sommes dans une course. Les États-Unis et nos autres alliés s’activent à mettre en place de nouvelles chaînes d’approvisionnement en minéraux critiques afin de réduire la dépendance à l’égard des approvisionnements chinois et russes, tandis que le bassin de capitaux pour l’exploitation minière se réduit, se fragmente et affiche une plus grande aversion au risque que par le passé. Les nouvelles mines sont de grands projets d’investissement qui représentent un risque élevé, et de nombreux investisseurs recherchent un rendement plus rapide et plus sûr.

C’est pourquoi nous devons aller au-delà de la planification et de l’élaboration de politiques. Il est essentiel d’agir de manière décisive et de mettre en œuvre des mesures concrètes pour permettre au Canada de se positionner comme l’un des principaux fournisseurs mondiaux de minéraux critiques et un pays où les nouveaux projets se développent de façon rapide et prévisible.

Suivre PwC Canada

Contactez-nous

Mark Patterson

Mark Patterson

Leader, Services au secteur minier, C.-B., PwC Canada

Tél. : +1 604 806 7160

Brooke Ko

Brooke Ko

Leader nationale, Services au secteur minier, PwC Canada

Tél. : +1 604 806 7798

Sarah Marsh

Sarah Marsh

Associée et leader nationale, Rapports et certification ESG, PwC Canada

Tél. : +1 604 806 7123

Masquer