Quand nous avons sondé les chefs de direction dans le cadre de notre enquête auprès des chefs de direction de 2022 vers la fin de l’année dernière, les chefs de sociétés privées canadiennes étaient très optimistes à l’égard de la croissance mondiale. Mais beaucoup de choses ont changé depuis, car nombre des menaces que les chefs de direction surveillaient sont encore plus importantes qu’il y a quelques mois. Donc, à quoi devraient réfléchir les chefs de sociétés privées à la lumière de ce regain d’incertitude?
La bonne nouvelle, c’est que les sociétés privées canadiennes ont plusieurs forces qui les aideront à composer avec l’incertitude. Une de ces forces importantes est leur agilité. Notre enquête révèle que les sociétés privées peuvent agir plus rapidement pour approuver de nouvelles initiatives et y affecter des ressources, ce qui sera essentiel aux investissements numériques et aux autres changements nécessaires pour créer une valeur et des résultats durables.
Une autre force est leurs relations de confiance avec leurs parties prenantes. L’enquête de cette année a examiné différents enjeux liés à la confiance, lesquels sont ressortis comme des défis d’ampleur dans le contexte actuel de perturbation et de polarisation croissantes. Mais dans bien de ces enjeux, les chefs de direction des sociétés privées ont entrevu un avantage concurrentiel pour leur organisation.
Par exemple, les chefs de direction des sociétés privées canadiennes sont plus nombreux (63 %) à affirmer que les clients choisissent leurs produits et services en raison des valeurs de leur organisation que leurs homologues des sociétés ouvertes (51 %). Les chefs de sociétés privées sont aussi plus portés (83 %) à dire que leurs clients recommandent leurs produits et services à leurs proches que les répondants des sociétés ouvertes (71 %).
Bien que ces forces soient essentielles pour s’adapter aux changements, elles ne seront pas suffisantes pour surmonter les défis considérables auxquels les chefs sont confrontés. Notre enquête indique que les chefs de direction des sociétés privées canadiennes surveillent de près les principales menaces; 51 % d’entre eux sont très ou extrêmement préoccupés par les risques de cybersécurité, tandis que 42 % expriment les mêmes préoccupations à propos de la volatilité macroéconomique.
Les chefs de direction des sociétés privées ont aussi pleinement conscience des impacts de ces menaces; notre enquête révèle que 48 % des répondants très ou extrêmement préoccupés craignent que ces risques entravent leur capacité à vendre des produits et services. Un nombre important (35 %) croit aussi que les menaces de cybersécurité pourraient nuire aux plans d’innovation par la technologie. Ces conclusions montrent clairement la nature interconnectée des enjeux auxquels les organisations font face; même si les sociétés privées arrivent à lancer de nouvelles initiatives rapidement, d’autres défis – comme les risques de cybersécurité – peuvent freiner leurs efforts.
Il se peut aussi que les chefs de direction des sociétés privées canadiennes sous-estiment les autres menaces importantes, particulièrement les changements climatiques. À peine 28 % affirment être très ou extrêmement préoccupés par cette menace, et seulement 9 % indiquent que leur organisation s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre à zéro. Voilà une des questions où nous voyons un écart entre les chefs de direction des sociétés privées canadiennes et leurs homologues des sociétés ouvertes; 24 % de ces derniers indiquent que leur organisation s’est engagée à atteindre zéro émission nette. Il y a aussi un écart avec les répondants des sociétés privées à l’échelle mondiale, qui sont 15 % à affirmer que leur organisation a un engagement de zéro émission nette.
Des écarts sont aussi présents dans d’autres questions liées aux enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Par exemple, 26 % des chefs de direction des sociétés privées canadiennes soutiennent que leur organisation intègre les taux de représentation des genres à leur stratégie à long terme, comparativement à 50 % des répondants des sociétés ouvertes au Canada et 31 % des répondants des sociétés privées mondiales.
Certains de ces écarts reflètent les différences dans la taille des sociétés ouvertes et privées canadiennes auxquelles appartiennent les répondants à notre enquête. Il y avait une plus forte proportion de grandes organisations parmi les sociétés ouvertes sondées et, selon nos constats au Canada et à l’échelle mondiale, les entreprises plus grandes tendent à avoir une longueur d’avance pour ce qui est des enjeux ESG. C’est compréhensible, vu les ressources plus importantes à la disposition des grandes organisations, mais cela n’élimine pas pour autant l’urgence de ces enjeux ni le besoin de saisir les nombreuses opportunités et de gérer les risques qu’ils présentent.
Au cœur de beaucoup de ces défis se trouvent des forces du changement qui touchent toutes les organisations, ce qui renforce l’urgence d’agir. Ces forces mondiales complexes sont entre autres la perturbation causée par la technologie et les changements climatiques, ainsi que le déclin de la confiance face aux préoccupations croissantes à l’égard d’enjeux comme la sécurité numérique. Même si les forces du changement ont des incidences considérables sur toutes les organisations, nous percevons trois opportunités importantes pour les chefs de direction des sociétés privées qui composent avec ces forces.
Bien que les défis révélés par notre enquête et le regain d’incertitude mondiale allongent la longue liste de priorités des chefs de direction, nous croyons que les chefs de sociétés privées ont de nombreuses opportunités de miser sur les forces sous-jacentes de leur organisation pour assurer la résilience autant aujourd’hui que demain. Pour discuter des manières de créer des résultats durables pour votre organisation, communiquez avec nous à tout moment.