Bien que nous ayons semblé bénéficier d’un répit de 30 jours face à la menace des tarifs imposés par les États Unis, celui-ci s’est avéré de courte durée, interrompu la semaine dernière par de nouvelles menaces tarifaires contre notre industrie de l’acier et de l’aluminium.
Dans cet environnement imprévisible, il est essentiel que nous nous concentrions sur les solutions que nous pouvons contrôler. Il s’agit notamment d’encourager les investissements qui améliorent la productivité, d’éliminer les barrières commerciales interprovinciales ainsi que d’adopter et de développer davantage les technologies de rupture comme l’intelligence artificielle générative.
Si les progrès sur l’une ou l’autre de ces solutions seront les bienvenus, cette nouvelle réalité implore également le Canada d’envisager des mesures encore plus audacieuses et de tirer parti de nos forces.
Il est essentiel de voir plus grand alors que le monde subit de profonds changements et que les frontières traditionnelles entre les secteurs s’érodent. Le moment est venu pour les acteurs existants et les nouveaux venus de collaborer au sein d’écosystèmes commerciaux propulsés par la technologie afin de tirer parti des opportunités émergentes et de relever les défis.
Prenons l’exemple des géants de la technologie qui se lancent dans la production d’énergie nucléaire pour fournir de l’électricité sans émissions de gaz à effet de serre à leurs centres de données énergivores, ce qui en fait des acteurs du secteur des services publics. Comment ces types d’écosystèmes peuvent-ils alimenter la croissance et la création d’emplois? Dans cet exemple, les centres de données qui stockent des données brutes n’emploient pas beaucoup de personnes en soi, cependant la véritable opportunité consiste à aller plus loin et à considérer ces centres de données comme des raffineries de données qui traitent et transforment les données brutes en données de haute qualité à valeur ajoutée.
En plus d’être des entités autonomes, ces raffineries de données sont des catalyseurs d’écosystèmes géographiquement concentrés autour de leurs installations. En regroupant divers acteurs au sein de la chaîne de valeur, des entreprises technologiques émergentes aux fournisseurs de services, ces pôles stimulent la productivité et la création d’emplois.
Ce n’est qu’un exemple de la façon dont la reconfiguration industrielle peut profiter à des pays comme le nôtre. C’est aussi un domaine dans lequel le Canada dispose d’avantages distinctifs compte tenu de ses vastes ressources, comme l’énergie propre, les capacités d’ingénierie, l’eau, l’espace, etc., pour attirer de nouvelles entreprises et les écosystèmes qui les entourent.
Si nous sommes prêts à penser différemment notre avenir économique, un nouvel enthousiasme et de nouvelles opportunités émergeront de la crise actuelle.
Il ne fait aucun doute que le Canada doit impérativement renforcer ses assises économiques. Selon le dernier sondage mondial de PwC auprès des chefs de direction (en anglais seulement), seulement 4 % des chefs de direction du monde entier ont choisi le Canada comme destination clé pour leurs investissements en capital cette année. Bien que nous soyons une économie du G7, nous ne figurons même pas parmi les 10 premiers pays identifiés par les chefs de direction mondiaux comme étant des priorités d’investissement.
Du succès de nos fonds de pension aux ressources de nos secteurs florissants du capital-investissement, des services bancaires et de la gestion d’actifs et de patrimoine, nous disposons des capitaux nécessaires pour transformer notre économie et aider les entreprises à réinventer leurs modèles d’affaires. Si l’on tient compte de notre secteur technologique dynamique et de nos incroyables talents dans les milieux d’affaires et universitaires, qui peuvent nous aider à renforcer davantage notre économie fondée sur le savoir, ainsi que de nos abondantes ressources naturelles, il est clair que le Canada apporte un avantage concurrentiel unique aux écosystèmes commerciaux émergents. Cela peut nous aider à renforcer davantage notre économie fondée sur la connaissance.
Nous avons ce qu’il faut pour être plus innovants, plus productifs et plus compétitifs à l’échelle mondiale, mais nous devons voir une collaboration plus étroite entre les entreprises, le milieu universitaire et la société. C’est pourquoi il est formidable que tant de voix se rassemblent pour discuter de comment rendre le Canada plus fort et plus résilient.
En misant sur l’innovation et en tirant parti de nos forces, nous pouvons bâtir un Canada qui non seulement surmonte les défis actuels, mais qui se taille également un rôle plus important sur la scène mondiale.