Bilan semestriel 2024 des fusions et acquisitions au Canada

2024 mid-year Canadian M&A update
  • Rapport
  • 6 minutes de lecture
  • 20 juin 2024

Des stratégies résilientes pour des marchés dynamiques

Dans notre rapport Les fusions et acquisitions au Canada en 2024, publié en décembre 2023, nous avons parlé de la conjoncture difficile du marché canadien et de la façon d’avancer dans un tel contexte. Six mois ont passé et les conditions demeurent similaires. Entre le 1er janvier et le 31 mai 2024, 952 transactions ont été conclues au Canada pour une valeur totale de 72 G$.1

Le volume des transactions enregistrées au pays au premier trimestre de 2024 était très proche de celui du quatrième trimestre de 2023 (592 contre 582), et même si nous n’avons pas encore l’ensemble des résultats du deuxième trimestre, nous nous attendons à ce qu’il affiche des résultats similaires. Si tel est le cas, cela donnerait quatre trimestres de volume constant de transactions.2 La combinaison de la stabilisation du volume des transactions et d’une légère hausse des principaux indicateurs de fusions et acquisitions observées par le groupe Transactions de PwC Canada nous amène à penser qu’une accélération de l’activité transactionnelle est probable dans un futur proche.

En plus de ce que nous constatons au pays, il existe une dynamique plus large susceptible de stimuler l’activité transactionnelle. Au cours des six prochains mois, les baisses de taux d’intérêt au Canada pourraient rendre le financement d’acquisitions plus attrayant par rapport au marché américain, où l’on s’attend à ce que les réductions de taux soient plus tardives. En outre, l’écart entre les attentes des acheteurs et des vendeurs en matière d’évaluation s’est rétréci et, le cas échéant, peut souvent être comblé par des clauses de contrepartie conditionnelle ou d’autres solutions structurées.

Tout cela peut se traduire par un niveau d’activité de fusions et acquisitions comparable à celui qui prévalait avant la pandémie de COVID-19. Mais on peut également s’attendre à des vents contraires. Ceux-ci pourraient être provoqués par les résultats des élections américaines, notamment en ce qui concerne les investissements dans les chaînes d’approvisionnement des véhicules électriques au Canada, ainsi que par l’augmentation de l’impôt sur les gains en capital au Canada, qui pourrait réduire l’incitation à vendre après une période de transition initiale caractérisée par une activité de vente un peu plus forte.


Explorer les secteurs résistant à l’inflation dans les services financiers

Cibler les domaines en plein essor liés aux énergies renouvelables

Garder un œil sur les signes précurseurs

Perspectives d’avenir : Aperçu macroéconomique pour le Canada

Selon notre équipe spécialisée en économie et en politique canadiennes, le taux d’inflation annuel diminuerait pour atteindre environ 2 % d’ici la fin de 2024, ce qui incitera la Banque du Canada à maintenir la baisse des taux d’intérêt au cours du deuxième semestre de l’année. L’économie canadienne devrait croître au second semestre de 2024 à un taux annuel d’environ 1 % à 2 %, en partie grâce à la mise en service de l’oléoduc Trans Mountain et aux baisses de taux d’intérêt. La croissance globale du PIB en 2024 devrait être légèrement supérieure à 1 %.

En revanche, l’économie américaine connaît une croissance rapide au deuxième trimestre de 2024, proche de 3 %, qui devrait ralentir au second semestre de 2024 pour atteindre un taux annuel de 1,5 % à 2,0 %. L’inflation devrait redescendre à un taux annuel d’environ 3 % d’ici la fin de l’année. On s’attend, par conséquent, à ce que la Réserve fédérale américaine apporte une réduction tout au plus légère à son taux des fonds fédéraux.

Le dollar canadien demeurerait, de ce fait, faible tout au long de l’année 2024, oscillant autour de 70 cents US. Les obligations du gouvernement du Canada à 10 ans devraient fléchir au cours des prochains trimestres pour atteindre un équilibre d’environ 3 % d’ici la fin de 2024.

Pour ce qui est de 2025 et 2026, nous nous attendons à ce que l’effet combiné du démarrage des exportations de gaz naturel liquéfié de la Colombie-Britannique et des retombées des investissements dans la chaîne d’approvisionnement des véhicules électriques soutienne une croissance plus forte au Canada, soit à un niveau annuel de 2 % à 3 %. Un taux de croissance similaire est attendu aux États-Unis. 


Dans cet article, nous présentons trois aspects clés pouvant présenter des opportunités intéressantes pour les investisseurs canadiens au cours des prochains mois.
 

1. Explorer les secteurs résistant à l’inflation dans les services financiers

Même dans le contexte actuel du marché des fusions et acquisitions, nous constatons une activité transactionnelle importante et soutenue dans les principaux sous-secteurs des services financiers, de l’assurance jusqu’aux marchés bancaires et financiers, en passant par la gestion d’actifs et de patrimoine.

Il y a eu une augmentation des fusions et acquisitions menées par des sociétés dans ces sous-secteurs, visant principalement à réaliser des économies d’échelle et de coûts, à diversifier les revenus et à améliorer les marges qui sont en baisse. Des changements réglementaires et technologiques interviennent alors que les marges s’amenuisent, d’où la nécessité de disposer d’une plus grande plateforme pour les économies d’échelle permettant de réinvestir dans des domaines de croissance clés et dans la technologie de base.

Les entreprises de services financiers, autres que les établissements de crédit, ont mieux résisté à l’inflation que celles de nombreux autres secteurs. Elles continuent d’afficher des valorisations élevées, bénéficiant d’un apport considérable de liquidités de la part d’acquéreurs, en particulier de fonds de capital-investissement.

En outre, la fragmentation demeure importante dans les services financiers canadiens, en particulier dans la gestion de patrimoine et la distribution d’assurances, où nous constatons une augmentation des sorties de propriétaires ou d’exploitants parmi les entreprises relativement grandes gérées par leurs fondateurs. 

Compte tenu des pressions sur les marges et des besoins de réinvestissement, conjugués à des multiples d’évaluation toujours élevés, de nombreux fondateurs de sociétés de services financiers de taille moyenne estiment qu’il est temps de passer le relais.

Des opportunités considérables s’offriront aux acquéreurs à mesure que ces entreprises recherchées arriveront sur le marché. Toutefois, les acheteurs devront réfléchir à la création de valeur, à la croissance de l’entreprise, aux stratégies de diversification, à leur capacité à augmenter et à diversifier les revenus, ainsi qu’aux moyens de créer des synergies de revenus et de coûts par l’intégration, afin d’obtenir les avantages escomptés.

2. Cibler les domaines en plein essor liés aux énergies renouvelables

Le Canada s’est engagé à mettre en place un réseau électrique zéro émission d’ici 2035, en vue d’atteindre son objectif de carboneutralité dans tous les secteurs d’ici 2050. Alors que nous nous efforçons d’atteindre ces cibles, les besoins en électricité du Canada devraient doubler, car les processus industriels seront de plus en plus alimentés par de l’électricité propre.

Nous sommes actuellement à la croisée des chemins pour l’infrastructure des énergies renouvelables et tout ce qui s’y rattache, et il y aura d’importantes opportunités pour les investisseurs en infrastructures et en capital-investissement.

Étant donné la dynamique et les engagements actuels, l’offre d’opportunités d’investissement dépasse largement les réserves de liquidités disponibles pour les infrastructures canadiennes, ce qui entraînera un changement radical en matière d’investissements en infrastructures au pays. Ces investissements, que l’on considérait historiquement comme très sûrs et à faible rendement, devront offrir des rendements supérieurs – en dehors des incitatifs gouvernementaux – pour combler cet important écart en matière de capitaux. Compte tenu de la taille de cet écart, les investisseurs canadiens et internationaux auront certainement un rôle à jouer.

Il y aura également de nombreuses entreprises adjacentes qui prospéreront au rythme de l’évolution et de l’expansion du réseau électrique canadien. Alors que les installations d’énergie renouvelable seront détenues par des investisseurs en infrastructures, les activités de maintenance, de réparation et de services d’exploitation seront probablement imparties à des fournisseurs externes.

Ces entreprises liées aux énergies renouvelables devraient attirer les fonds de capital-investissement axés sur le commerce interentreprises (B2B) et les services industriels, dont beaucoup ont déjà en point de mire des opportunités évolutives dans ce secteur.

3. Garder un œil sur les signes précurseurs

Nous savons que le flux de transactions de fusions et acquisitions a diminué tout au long de l’année 2023 et que le volume de transactions au Canada au cours du premier semestre de 2024 peut être qualifié de stable dans le meilleur des cas. Mais il est important de se rappeler que ces données sont rétrospectives et reflètent les transactions arrivées sur le marché en 2023, dans un contexte difficile qui avait freiné l’activité.

Pour les mois à venir, nous voyons des signes précurseurs d’opportunités pour les propriétaires d’entreprises.

Un taux record de 26 % des réserves de liquidités mondiales ont plus de quatre ans.3 Les fonds de capital-investissement sont soumis à une pression croissante pour qu’ils investissent leur argent sous peine de le perdre – en d’autres termes, pour déployer des capitaux afin d’acquérir des entreprises, soutenant ainsi la demande. En parallèle, les entreprises détenues par leurs fondateurs stimulent l’activité transactionnelle. Leur attrait est confirmé par les données qui indiquent qu’elles représentent plus de 57 % du volume total des transactions aux États-Unis au premier trimestre de 2024. Il s’agit d’une valeur qui a suivi une tendance haussière depuis 2015.4

L’intérêt des investisseurs internationaux pour les entreprises canadiennes continue de croître. Même si généralement le nombre de transactions a diminué depuis le premier trimestre de 2022, la proportion de transactions de sociétés étrangères sur le marché canadien, c’est-à-dire d’entreprises canadiennes achetées par des entreprises américaines ou internationales, n’a cessé d’augmenter au cours des deux dernières années. D’ailleurs, nous avons constaté récemment une hausse de 12 % du volume de ce type de transactions au premier trimestre de 2024 par rapport au dernier trimestre de 2023, alors que le nombre de transactions locales et à l’étranger est resté stable.5 En outre, malgré le contexte difficile pour les transactions en 2023, les multiples d’évaluation ont bien résisté, reflétant l’intérêt accru des acheteurs pour les entreprises de grande qualité.

Dans ce contexte, les propriétaires qui envisagent de se retirer auront tout intérêt à adopter des mesures de transformation pour augmenter stratégiquement la valeur de leur entreprise. C’est maintenant le moment idéal pour se préparer à une vente.


Conclusion

Pour tirer parti des nouvelles opportunités, les organisations doivent être agiles et prêtes à adapter leurs stratégies de négociation à l’évolution des indicateurs économiques et de la dynamique des marchés. Les gagnants seront ceux qui répondront aux exigences du marché actuel en faisant preuve de souplesse et de créativité.

 

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1 Source : Capital IQ data, PwC Canada analysis
2 Source : PitchBook, Bain & Company
3 Source : PitchBook, Bain & Company
4 Source : Capital IQ data, PwC Canada analysis
5 Source : Capital IQ data, PwC Canada analysis

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