21 novembre, 2023
Numéro 2023-34F
Le 21 novembre 2023, la vice-première ministre et ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, a présenté l’Énoncé économique de l’automne 2023 (l’énoncé économique). De façon générale, l’énoncé économique se concentre sur le plan d’action pour le logement du gouvernement et s’attaque à l’inflation et l’abordabilité. L’énoncé économique ne modifie pas l’impôt sur le revenu des sociétés et des particuliers, mais il :
Le ministère des Finances a également publié aux fins de consultation un projet de propositions législatives concernant les nouvelles règles relatives au choix visant une coentreprise en matière de TPS/TVH. Enfin, l’énoncé économique confirme l’intention du gouvernement d’aller de l’avant avec les dispositions législatives visant à instaurer une taxe sur les services numériques au Canada. Le projet de loi à venir permettrait au gouvernement de fixer la date d’entrée en vigueur de cette nouvelle taxe, au moment où le Canada poursuit ses discussions avec ses partenaires internationaux.
Le présent Point de vue fiscal traite de ces mesures et d’autres initiatives fiscales proposées dans l’énoncé économique.
L’énoncé économique :
Pour de plus amples renseignements, consultez le Point de vue fiscal que nous publierons bientôt, à www.pwc.com/ca/pointdevuefiscal.
L’énoncé économique propose d’augmenter ce crédit d’impôt remboursable sur les salaires ou traitements payés aux employés de salle de presse admissibles d’une « organisation journalistique admissible ». Pour les dépenses de main-d’œuvre admissibles engagées après 2022 :
Le plafond et les taux seront calculés au prorata pour les années d’imposition qui ne suivent pas l’année civile.
L’énoncé économique propose une exception à une mesure présentée dans le budget fédéral 2023 qui refuserait aux institutions financières la déduction des dividendes reçus dans certaines circonstances. L’exception vise les dividendes reçus sur les « actions privilégiées imposables » (telles qu’elles sont définies dans la Loi de l’impôt sur le revenu) et s’appliquerait aux dividendes reçus après 2023 (soit la date d’entrée en vigueur de la mesure du budget fédéral 2023).
Dans une décision rendue en 2021, la Cour canadienne de l’impôt a jugé (confirmé par la Cour d’appel fédérale) que le montant total du principal d’un prêt concessionnel (c’est-à-dire un prêt sans intérêt ou un prêt avec un taux d’intérêt inférieur à celui du marché) reçu d’une administration publique constituait une aide gouvernementale aux fins de l’impôt sur le revenu. En réponse à cette décision, l’énoncé économique propose de modifier la Loi de l’impôt sur le revenu afin de prévoir que les prêts concessionnels de bonne foi accordés par les administrations publiques et assortis de modalités de remboursement raisonnables ne seront généralement pas considérés comme une aide gouvernementale, à compter du 21 novembre 2023.
L’énoncé économique annonce que le gouvernement fédéral compte refuser les déductions fiscales pour les dépenses engagées afin de tirer un revenu de la location à court terme, y compris les frais d’intérêt, dans les provinces et les municipalités qui ont interdit ce type de location. Le gouvernement fédéral a également l’intention de refuser les déductions fiscales lorsque les exploitants de logements servant à la location à court terme ne respectent pas les exigences provinciales ou municipales en matière de permis ou d’enregistrement. Ces mesures s’appliqueraient pour refuser les dépenses engagées après 2023.
L’énoncé économique propose de rendre les sociétés canadiennes résidentes admissibles à l’exemption pour le revenu tiré du transport maritime international de la Loi de l’impôt sur le revenu. L’objectif est d’assurer la cohérence avec les normes fiscales internationales et une plus grande cohérence entre les dispositions relatives au transport maritime international de la Loi de l’impôt sur le revenu et la nouvelle Loi sur l’impôt minimum mondial proposée. Cette mesure permettrait aux sociétés de transport maritime dont le centre de gestion est situé au Canada de poursuivre leurs activités conformément à l’exclusion du transport maritime international du Pilier Deux aussi bien qu’à l’exemption de la Loi de l’impôt sur le revenu. Cette mesure éliminerait de fait l’incitatif que créent les règles fiscales actuelles pour les sociétés de transport maritime dont le centre de gestion est situé au Canada à se constituer en société et à exercer certaines activités de transport maritime international dans des juridictions étrangères.
Cette mesure s’appliquerait aux années d’imposition qui commencent après le 30 décembre 2023.
En vertu de la TPS/TVH, une coentreprise n’est pas une personne et ne peut donc pas s’inscrire et comptabiliser la taxe. Plutôt, chaque participant comptabilise séparément sa partie proportionnelle de la taxe qui est percevable, payable ou recouvrable dans le cadre de ses activités de coentreprise. Pour simplifier la comptabilité fiscale, un participant dans une coentreprise qui est un inscrit (l’entrepreneur) peut faire un choix (un choix visant une coentreprise) avec un autre participant (le coentrepreneur) si les activités décrites dans la convention de coentreprise sont des activités admissibles ou des activités visées par le règlement. Au cours de la période où un choix visant une coentreprise est en vigueur, certaines règles s’appliquent.
Afin de permettre à un plus grand nombre de participants dans des coentreprises commerciales de bénéficier des avantages découlant du choix visant une coentreprise, le gouvernement fédéral a proposé de nouvelles règles concernant ce choix. Des propositions législatives concernant les règles relatives au choix visant une coentreprise ont été publiées pour consultation publique. Les parties intéressées sont invitées à soumettre leurs commentaires au plus tard le 15 mars 2024.
L’énoncé économique propose que les psychothérapeutes et les conseillers thérapeutes soient ajoutés à la liste des professionnels de la santé dont les services professionnels fournis à des particuliers sont exonérés de la TPS/TVH. Cette mesure s’appliquerait à la date de la sanction royale de la loi habilitante.
L’énoncé économique propose d’apporter à la TLSU plusieurs changements qui auraient pour effet :
L’énoncé économique rappelle que la date limite pour produire les premières déclarations de la TLSU (pour l’année civile 2022) a été reportée d’un an, jusqu’au 30 avril 2024. Pour en savoir plus, lisez le Point de vue fiscal « Taxe sur les logements sous-utilisés – une nouvelle exigence d’observation pour de nombreux propriétaires d’immeubles résidentiels canadiens ».
Des propositions législatives sur les changements ci-dessus ont été publiées pour consultation. Les parties intéressées sont invitées à soumettre leurs commentaires au plus tard le 3 janvier 2024.
L’énoncé économique propose d’exempter temporairement d’impôt, pour les années d’imposition 2024 à 2026, la première tranche de 10 millions de dollars de gains en capital réalisés sur la vente d’une entreprise à la FCE, sous réserve de certaines conditions. De plus amples détails seront fournis au cours des prochains mois.
L’énoncé économique confirme que le gouvernement entend aller de l’avant avec les mesures ci-après annoncées dans son budget fédéral 2023 et d’autres mesures annoncées antérieurement, telles qu’elles ont été modifiées afin de tenir compte des consultations1 :
1. Pour en savoir plus sur ces mesures proposées, consultez nos bulletins Point de vue fiscal à :
- « Budget fédéral 2023 – Soutenir une économie propre »
- « Le ministère des Finances publie des propositions législatives »
- « Le ministère des Finances publie un avant-projet de loi sur les crédits d’impôt à l’investissement dans les technologies propres et pour le CUSC »
- « Modifications proposées à l’impôt minimum de remplacement ─ quels seront les effets sur les particuliers et les fiducies? »
- « Le Canada publie des propositions législatives concernant la Loi de l’impôt minimum mondial »
- « La taxe sur les services numériques en passe de se matérialiser »
- « Mise à jour de l’avant-projet de loi sur le régime de restriction des dépenses excessives d’intérêts et de financement (RDEIF) (version d’août 2023) »
- « Le ministère des Finances entreprend une consultation sur la réforme et la modernisation des règles du Canada en matière de prix de transfert »
- « Le Canada introduit la première tranche des règles d’asymétrie hybride »
Leader Services fiscaux, Capital-investissement et fonds de pension, PwC Canada