27 mars, 2025
Numéro 2025-04FR2
Mise à jour du 27 mars 2025 : Le 21 mars 2025, le premier ministre Mark Carney a annoncé que le gouvernement fédéral va :
De plus, le 23 mars 2025, Mark Carney (qui venait tout juste de prêter serment comme premier ministre) a demandé à la gouverneure générale de dissoudre le Parlement et a convoqué des élections fédérales pour le 28 avril 2025.
Le reste de ce Point de vue fiscal a été publié le 29 janvier 2025 et mis à jour le 5 février 2025 (voir ci-dessous). Il n’a pas été modifié pour refléter l’annonce du premier ministre du Canada du 21 mars 2025.
Mise à jour du 5 février 2025 : Le 31 janvier 2025, le ministère des Finances a annoncé que la date d’entrée en vigueur de l’augmentation proposée :
L’Agence du revenu du Canada (ARC) a ensuite annoncé qu’elle :
L’ARC a aussi affirmé qu’elle « accordera un allègement des pénalités pour production tardive et des intérêts sur arriérés jusqu’au 2 juin 2025 aux déclarants T1 touchés et jusqu’au 1er mai 2025 aux déclarants de fiducies T3 touchés afin de donner plus de temps aux contribuables qui déclarent des dispositions en capital de respecter leurs obligations en matière de production de déclarations de revenus ». L’ARC coordonnera l’application de nouvelles cotisations correctives pour les sociétés qui ont produit leurs déclarations T2 en utilisant le taux d’inclusion proposé de ⅔ pour les gains en capital.
Le reste de ce Point de vue fiscal a été publié le 29 janvier 2025. Il n’a pas été modifié pour refléter les annonces du ministère des Finances et de l’ARC du 31 janvier 2025.
Le 6 janvier 2025, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé que la gouverneure générale avait accepté sa demande de proroger le Parlement jusqu’au 24 mars 2025 et qu’il démissionnerait de son poste de premier ministre une fois que le Parti libéral aurait choisi un nouveau chef. La prorogation du Parlement met en fait fin à tous les travaux parlementaires (y compris les réunions des comités), et tous les travaux inachevés, y compris les projets de loi n’ayant pas encore reçu la sanction royale, meurent au feuilleton. Pour être adoptés, ces projets de loi gouvernementaux (autres que les projets de loi émanant des députés) doivent être représentés en tant que nouveaux projets de loi (ou peuvent être rétablis aux stades qu’ils ont atteints précédemment, si la Chambre des communes en décide ainsi) au cours de la prochaine session parlementaire. Le début de la prochaine session parlementaire est fixé au 24 mars 2025 au plus tôt.
Bien qu’aucun projet de loi fiscale ne soit mort au feuilleton lors de la prorogation du Parlement, de nombreuses mesures fiscales importantes ont été annoncées, dont certaines ont été publiées sous forme de projets de propositions législatives et d’autres sous forme d’avis de motion de voies et moyens (AMVM). Aujourd’hui, ces propositions de mesures fiscales ne peuvent pas être introduites dans un projet de loi du gouvernement avant la prochaine session parlementaire.
Le Canada doit organiser des élections fédérales avant le 20 octobre 2025. Il est toutefois possible que des élections soient organisées avant cette date, car les partis d’opposition ont fait savoir qu’ils n’avaient plus confiance dans le gouvernement minoritaire actuel. Si un nouveau gouvernement est élu (ou si le gouvernement actuel change d’orientation politique), il n’est pas certain que les propositions fiscales en suspens seront adoptées par le Parlement.
Cette incertitude touchera tous les contribuables, car ils ne sauront pas s’ils doivent appliquer les règles fiscales existantes ou proposées, ou en tenir compte, au moment de remplir leur déclaration de revenus, d’effectuer les paiements d’impôts requis, de mettre en œuvre des transactions ou de réaliser des investissements susceptibles de générer des crédits d’impôt à l’investissement (CII). De nombreuses propositions fiscales pourraient avoir une incidence sur les années d’imposition pour lesquelles les déclarations de revenus devront être produites avant que la législation correspondante ne soit publiée, et encore moins promulguée.
Les contribuables doivent se tenir au courant des derniers développements et évaluer les conséquences de la production d’une déclaration sur la base des règles fiscales existantes ou proposées.
La convention parlementaire veut que les propositions fiscales entrent en vigueur dès que le gouvernement dépose un AMVM à la Chambre des communes. En conséquence, l’ARC a indiqué qu’elle administrerait toute proposition fiscale incluse dans un AMVM (qui contient la législation détaillée devant devenir un projet de loi) et qui a été déposée au Parlement ; elle le fera que le Parlement soit en session ou non.
Si les propositions fiscales en suspens ne sont pas incluses dans un projet de loi qui est adopté par la Chambre des communes (et qui reçoit la sanction royale) et si le gouvernement actuel ou le nouveau gouvernement manifeste son intention de ne pas donner suite aux mesures proposées, l’ARC a indiqué qu’elle cessera d’administrer ces propositions et qu’elle aidera les contribuables à s’assurer du traitement des nouvelles cotisations correctives liées aux déclarations concernées.
La position de l’ARC est moins claire en ce qui concerne les mesures fiscales proposées qui ont été publiées uniquement sous forme de projets de propositions législatives. Bien que les contribuables soient généralement autorisés à produire leurs déclarations de revenus sur la base de la législation fiscale existante ou proposée, l’ARC n’est pas obligée d’établir des cotisations sur la base de la législation fiscale proposée. Selon que les propositions seront ou non adoptées à l’avenir, les contribuables pourraient être tenus de modifier leurs déclarations en conséquence. Il pourrait également être difficile de produire une déclaration (ou pour l’ARC d’établir une cotisation) sur la base de la législation proposée, car les formulaires requis pourraient ne pas être prêts et l’ARC pourrait ne pas avoir mis à jour ses systèmes afin d’établir des cotisations en conséquence.
Selon la proposition fiscale, et si elle est éventuellement adoptée, le fait de produire une déclaration en vertu de la législation existante ou proposée peut entraîner des obligations fiscales supplémentaires, des intérêts sur arriérés et des pénalités d’intérêts, ainsi que des acomptes provisionnels potentiellement plus élevés au cours de l’année d’imposition suivante. Il n’est pas toujours évident de savoir si l’ARC accordera un allègement dans ces situations.
Les propositions fiscales importantes qui ont été annoncées, mais qui n’ont pas encore été adoptées, sont examinées ci-dessous. Certaines de ces propositions ont été publiées sous forme d’avant-projet de loi (ou déposées sous forme d’AMVM) ; toutefois, aucune ne figurait dans des projets de loi morts au feuilleton lors de la prorogation du Parlement.
Le 23 septembre 2024, un AMVM1 a été présenté au Parlement pour introduire un projet de loi qui mettrait en œuvre les propositions du budget fédéral 2024 qui (en plus d’autres effets connexes) augmentent :
Aucun projet de loi n’a été déposé avant la prorogation du Parlement. Toutefois, comme nous l’avons vu plus haut, l’ARC a l’intention de :
Les contribuables devront décider de remplir ou non leur déclaration de revenus sur la base des formulaires révisés. Cependant, l’incertitude demeure car le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a indiqué le 16 janvier 2025 qu’il « annulerait la hausse des gains en capital qui … [a été] annoncée au printemps dernier » si le Parti conservateur forme le prochain gouvernement. M. Poilievre n’a pas donné de détails sur la date de l’annulation (c’est-à-dire la date d’entrée en vigueur proposée, le 24 juin 2024, ou une date ultérieure ?) Il est également possible que le nouveau chef du gouvernement libéral abandonne ces propositions.
Le 23 janvier 2025, le ministère des Finances a publié un avant-projet de loi visant à repousser au 28 février 2025 la date limite pour effectuer des dons donnant droit à une aide fiscale pour l’année d’imposition 2024. Les dons de bienfaisance (autres que les dons en nature) effectués après 2024 et avant le 1er mars 2025, par :
seront réputés avoir été effectués au cours de l’année d’imposition 2024 du contribuable (mais ils peuvent toujours être déduits au cours de l’année d’imposition 2025 ou reportés prospectivement, selon le cas). Des exceptions s’appliquent aux dons effectués par déduction salariale ou dans un testament pour un contribuable décédé.
Pour fournir plus de certitude pour la production des prochaines déclarations de revenus, l’ARC a confirmé qu’elle administrerait cette prolongation du délai de 2024 sur la base de l’avant-projet de loi.
Les principales mesures fiscales proposées dans l’énoncé économique fédéral de l’automne2 du 16 décembre 2024 (pour lesquelles aucun avant-projet de loi n’a été publié) :
* Sauf indication contraire, l’ARC n’a pas encore donné d’indications quant à la mise en œuvre des modifications proposées (dans la mesure où elles concernent des années d’imposition terminées pour lesquelles des déclarations doivent être produites).
Les principales mesures du budget fédéral 2024 et autres mesures fiscales, ainsi que les modifications techniques contenues dans les projets de propositions législatives publiés le 12 août 2024 (et qui n’ont pas déjà été abordées ci-dessus) sont les suivantes :
* Sauf indication contraire, l’ARC n’a pas encore donné d’indications quant à la mise en œuvre des modifications proposées (dans la mesure où elles concernent des années d’imposition terminées pour lesquelles des déclarations doivent être produites).
Il y a beaucoup d’incertitudes quant à l’avenir du gouvernement actuel, au moment (ou à la possibilité) de l’élection d’un nouveau gouvernement et, par conséquent, à l’adoption des propositions fiscales en suspens. L’augmentation du taux d’inclusion des gains en capital a fait l’objet de nombreuses spéculations (voir ci-dessus les commentaires sur l’incertitude à ce sujet). Les contribuables doivent toutefois savoir que l’ARC administrera les modifications du taux d’inclusion des gains en capital à compter du 25 juin 2024, sur la base de l’AMVM, jusqu’à ce que le gouvernement actuel ou un nouveau gouvernement fasse part de son intention de ne pas donner suite à la mesure proposée.
1. La législation contenue dans l’AMVM a déjà été publiée (avec quelques différences) dans le cadre du projet de propositions législatives du 12 août 2024, dont la proposition relative au taux d’inclusion des gains en capital est examinée dans notre Point de vue fiscal « Le ministère des Finances publie des propositions législatives pour hausser le taux d’inclusion des gains en capitalS’ouvre dans une nouvelle fenêtre » (mise à jour du 28 août 2024).
2. Voir notre Point de vue fiscal « Énoncé économique fédéral de l’automne 2024 – faits saillants en fiscalitéS’ouvre dans une nouvelle fenêtre ».
3. Voir notre Point de vue fiscal « Élargissement proposé de la déclaration pour les organisations à but non lucratifS’ouvre dans une nouvelle fenêtre ».
4. Voir notre Point de vue fiscal « Le ministère des Finances propose de réduire la portée des nouvelles exigences de déclaration des fiduciesS’ouvre dans une nouvelle fenêtre ».
5. Voir notre Point de vue fiscal « Crédits d’impôt à l’investissement pour l’économie propre (mise à jour d’août 2024)S’ouvre dans une nouvelle fenêtre ».
6. Voir notre Point de vue fiscal « Le projet de loi C-59 sur le régime de restriction des dépenses excessives d’intérêts et de financement (RDEIF)S’ouvre dans une nouvelle fenêtre » (mise à jour du 28 août 2024).
7. Voir notre Point de vue fiscal « Le ministère des Finances publie des propositions législatives pour mettre en œuvre la règle relative aux profits insuffisamment imposésS’ouvre dans une nouvelle fenêtre ».