Adam : Bonjour et bienvenue à un nouvel épisode du balado « Finance in 15 » de PwC Canada, une série qui explore la transformation du secteur financier et ce qu’elle signifie pour les leaders de la fonction Finances. Je m’appelle Adam Boutros et je suis votre hôte. Bonjour et bienvenue à la deuxième saison du balado « Finance in 15 ». Je m’appelle Adam Boutros et je suis votre hôte. Pour nos nouveaux auditeurs, « Finance in 15 » est un balado de PwC Canada qui explore la transformation du secteur financier et ce qu’elle signifie pour les leaders de la fonction Finances. Dans ce balado, nous allons aborder un sujet qui pose des problèmes constants à plusieurs fonctions Finances : le risque lié à la conformité. Aujourd’hui, j’ai le plaisir d’accueillir France-Anne Fortin, associée chez PwC et Shawn Reain, associé et leader, Conformité Stratégique. Bienvenue à ce balado, France-Anne et Shawn.
France-Anne : Merci. Je suis ravie de participer à ce balado « Finance in 15 », Adam.
Shawn : Ravi d’être ici, Adam.
Adam : Bon. Commençons par toi, France-Anne. Peux-tu nous en dire un peu plus sur les différents postes que tu as occupés chez PwC?
France-Anne : Je dirige le service Gestion des risques, Gouvernance numérique intégrée, Risque et conformité au Canada. Je travaille avec une grande variété de clients de tous les secteurs. Je me spécialise dans les institutions financières et les questions de gestion et de contrôle des risques.
Shawn : Pour ma part, Adam, je suis leader national, Services fiscaux et Marchés, et comme tu l’as dit, leader Conformité Stratégique. Mes clients proviennent aussi de tous les secteurs. Tout au long de ma carrière, j’ai travaillé dans le domaine de la conformité.
Adam : Merci. Je pense que vous connaissez bien le sujet d’aujourd’hui, alors allons-y. Commençons par parler des dirigeants financiers qui veulent se lancer dans un projet de transformation de leur fonction Finances. Ils ont une vision globale et essaient vraiment de déterminer où la conformité s’inscrit dans ce projet. France-Anne, quelle est ton expérience sur le marché?
France-Anne : C’est une question très pertinente et à propos, Adam. De nombreuses organisations entreprennent une transformation de leur fonction Finances, sans nécessairement prendre en considération la valeur d’un nouvel examen des divers cadres de conformité dont elles disposent. Commençons par la base. La conformité signifie différentes choses selon les personnes. Pour ma part, quand je parle de conformité, je renvoie à l’ensemble des lois, des règlements et des obligations contractuelles et à tout ce qu’une organisation doit mettre en place pour atteindre ses objectifs d’affaires et protéger sa réputation. Depuis toujours, les organisations cloisonnent leurs diverses activités de conformité. Elles avaient besoin de ce cloisonnement. Puis, à mesure que les organisations prenaient de la maturité et que de nouveaux règlements et de nouvelles règles s’ajoutaient, elles mettaient en place les structures dont elles avaient besoin pour les respecter. Trop peu d’organisations ont pris le temps de réévaluer leurs diverses obligations, par exemple en matière de fiscalité, de santé et de sécurité, et en ce qui concerne le Règlement 52-109, la protection de la vie privée, et d’autres encore. Rares sont celles qui se sont donné la peine de les examiner dans une perspective globale et de se demander « Puisque nous transformons nos processus financiers et que nous adoptons de nouveaux outils et méthodes, comment pourrions-nous simplifier et repenser nos objectifs de conformité? » Un projet de transformation pourrait donc être un excellent catalyseur pour démarrer ce processus.
Adam : Passons à la communication de l’information. Dans le contexte actuel en évolution, les dirigeants financiers ont certainement dû repenser leur approche de production de rapports et se demander comment répondre aux exigences des nouveaux rapports, comme l’information non financière, les données ESG. Comment les sociétés du secteur financier peuvent-elles s’adapter aux obligations croissantes dans ce domaine? Shawn, qu’en penses-tu?
Shawn : Tout d’abord, l’accroissement constant des obligations de conformité à la réglementation est assez étonnant. Par exemple, dans le domaine des facteurs ESG, la quantité d’opportunités ou d’exigences imposée aux parties est impressionnante. Prenons mon domaine seulement : la fiscalité. Récemment, au cours de la dernière année, les règles sur l’impôt minimum mondial de l’OCDE ont été mises en œuvre, et les organisations vont devoir communiquer toute sorte d’informations, c’est incroyable. Lorsqu’une entreprise cherche à se conformer à ces différents règlements, il est très important qu’elle adopte une approche fondée sur le risque. France-Anne a déjà parlé des cadres réglementaires déjà en place parce que chaque règlement doit être respecté à un niveau donné. J’ai travaillé avec France-Anne dans le secteur des services financiers. La lutte contre le blanchiment d’argent, par exemple, c’est une manière de faire des affaires. Les sociétés doivent vérifier d’où vient l’argent. Mais pour d’autres, peut-être que le risque n’est pas aussi élevé si vous l’étudiez de l’extérieur, n’est-ce pas, ou s’il y a des irrégularités ou autre chose. C’est pourquoi il est très important de faire une évaluation des risques et de stratifier chaque exigence en fonction de cette évaluation.
France-Anne : Je suis d’accord avec Shawn. Les règles et les règlements ne prennent pas tous la même forme dans une approche fondée sur le risque qui précise les rôles et les responsabilités de chacun et la justification de chaque mesure prise. Vous devez vous assurer que si vous ne mettez pas nécessairement en œuvre toutes les mesures possibles, votre processus d’acceptation du risque est exécuté et tout le monde comprend que c’est un choix d’affaires que vous avez fait. Nous avons observé que de plus en plus d’entreprises revoient leur cadre de communication de l’information pour vraiment réfléchir à ce qu’elles essaient de réaliser. Quel est l’objectif global du cadre de communication mis en place? Et comment pourraient-elles s’assurer que le processus de création de rapports est aussi systématique que possible?
Adam : Exactement. Je pense que ça serait un déclencheur pour beaucoup d’organisations. Cette approche pratique serait rentable pour elles compte tenu de l’ampleur de la gestion de ces différents risques. En plus, les ressources ne sont pas illimitées, nous le savons tous. Donc, il faut comparer ces limitations et les obligations réglementaires croissantes. Et on se retrouve dans une situation où la fonction Finances doit mener beaucoup de dossiers de front en ce moment. Alors, dans ce contexte difficile, comment les dirigeants financiers peuvent-ils configurer leurs systèmes pour qu’ils soient suffisamment agiles pour gérer tout ce changement?
France-Anne : Je pense que ce qui importe vraiment, comme je l’ai mentionné précédemment, c’est de comprendre pourquoi vous faites certaines choses et quel est le risque pour votre entreprise. Vous pourrez ainsi vraiment vous concentrer sur les risques les plus graves et évaluer comment vous pourriez changer la façon dont vous vous conformez aux règles, tout en respectant votre tolérance au risque. Il ne faut donc pas trop en faire en matière de conformité. Nous avons tous appris au fil du temps que lorsqu’un nouveau règlement est mis en place, on a très peu d’information et d’expérience et on a tendance à trop en faire puis à revenir en arrière, comme un mouvement de balancier. Je pense donc qu’il est important que votre équipe de direction aborde ces questions pour adapter l’ampleur du plan d’intervention. En outre, peu importe la mesure que vous retenez et la façon dont vous la mettez en œuvre, vous devez veiller à ce qu’elle soit suffisamment robuste pour s’adapter à l’évolution de la réglementation et du contexte, comme l’a mentionné Shawn. Tellement de règlements sont mis en œuvre que votre processus doit être extrêmement flexible pour que vous soyez en mesure d’en intégrer de nouveaux. Mais, encore une fois, adoptez une approche fondée sur le risque. N’essayez pas de couvrir chaque exigence avec le même niveau de détail.
Adam : C’est bien vrai, France-Anne. Les entreprises tentent de résoudre ce problème de manière plus efficace, notamment en automatisant le processus de conformité. Qu’en penses-tu?
France-Anne : Évidemment. Dans le domaine de l’automatisation, les outils et la technologie disponibles vous permettent maintenant d’en faire beaucoup plus que par le passé. Ils nous permettent d’adopter une approche fragmentée, d’identifier les risques les plus importants et d’être en mesure de les atténuer de manière différente. Selon moi, l’occasion de simplifier ces processus est certainement plus grande maintenant que la technologie est disponible pour les entreprises à un coût beaucoup plus bas qu’avant.
Shawn : Bien sûr. J’ajouterais un point, France-Anne. Ce n’est pas une situation qui se règle d’un coup, car elle évolue. Des nouvelles technologies arrivent sur le marché, alors les entreprises doivent se demander pourquoi elles procèdent d’une certaine manière depuis 10 ans pour répondre à une réglementation donnée. Même à petite échelle, examinez les options et trouvez la meilleure façon d’accomplir ce que vous essayez de faire pour atténuer le risque.
Adam : Passons aux ressources humaines et au rôle que chacun joue dans le processus de conformité. Dans l’un des épisodes précédents de notre balado sur la transformation globale du secteur financier, nous avons abordé à fond la façon dont les pénuries de personnel et de talents affectent la fonction Finances et, évidemment, la question de la conformité. Que peuvent donc faire les dirigeants pour s’attaquer à la nécessité d’en faire plus avec moins? Et comment peuvent-ils établir leurs priorités en matière de conformité pour le personnel?
Shawn : Il y a deux aspects à cette question. D’abord, il y a la manière dont nous nous conformons à la réglementation. Ensuite, il y a l’incidence du personnel à qui on demande des efforts supplémentaires. France-Anne pourra le confirmer aussi. Donc, il faut d’abord s’assurer que les rôles et les responsabilités à l’égard du risque sont clairement définis. Je pense que c’est vraiment essentiel. Il faut s’assurer de ne pas dupliquer les efforts pour atteindre un même but. Est-ce que d’autres personnes pourraient travailler avec notre personnel au respect de la réglementation? Ensuite, on nous a dit que la charge de travail augmente à cause des exigences de conformité. Le perfectionnement du personnel ou l’automatisation des tâches sont véritablement importants. Il est préférable de demander l’avis de vos équipes, de ceux qui font réellement le travail. Et souvent, les organisations savent que leur personnel fait le travail et qu’il y a une meilleure façon de le faire. Le deuxième volet concerne l’expérience de l’ensemble du personnel. À mesure que la réglementation s’intensifie et que plus d’informations doivent être fournies, il y a une tendance à vraiment repousser le travail jusqu’à la première ligne de défense. Les employés sont épuisés parce qu’ils doivent se conformer à tant de règlements et on leur demande d’accomplir des tâches qui ne font pas partie de leur rôle. France-Anne, je pense que tu es proche de cette première ligne de défense. Qu’est-ce que tu vois chez tes clients?
France-Anne : J’ai participé à de nombreuses conversations sur la façon dont le personnel reçoit ces demandes. Les clients souhaitent intégrer l’expérience utilisateur et se demandent comment ils peuvent faciliter les tâches liées à la conformité pour leur personnel. Comment pouvons-nous nous assurer que nous sommes aussi efficaces que possible en tant qu’organisation pour atteindre notre objectif, sans surcharger nos employés? Je pense que nous passons beaucoup plus de temps à nous assurer que nous ne nous contentons pas d’ajouter de nouvelles tâches tout le temps. Nous nous demandons vraiment si ce que nous faisons est sensé et si nous pouvons rendre le travail encore plus efficace en ayant potentiellement un contrôle qui couvre de multiples risques ou de multiples obligations de conformité. De cette façon, les employés sont en mesure de se rendre compte que nous essayons de leur faciliter la tâche. Je pense donc que, dans l’ensemble, cela augmenterait les résultats des sondages sur la mobilisation et l’expérience des employés dans leur travail quotidien.
Adam : Ce sont d’excellents exemples. Vous savez, selon moi, le meilleur moment pour repenser à tous les aspects que vous venez d’aborder, c’est lorsqu’une organisation entreprend une vaste transformation. Lorsqu’on intensifie les processus et les activités de la fonction Finances ou qu’on met en œuvre une nouvelle technologie, il faut saisir l’occasion de faire plus qu’une simple mise à niveau technologique. Pensez à des processus d’affaires plus étendus, réfléchissez à la conformité qui les entoure et trouvez où se trouvent des contrôles qui pourraient résoudre le problème dès maintenant. Serait-il judicieux d’y intégrer une certaine automatisation? Un projet de transformation peut comporter de très grands avantages. Notre podcast est maintenant presque terminé. Ce serait formidable si chacun de vous pouvait faire connaître à nos auditeurs les principaux domaines sur lesquels les entreprises devraient se concentrer lorsqu’ils s’attaquent au risque lié à la conformité en général. Commençons par ton point de vue, France-Anne.
France-Anne : Nous avons déjà abordé la question du manque de personnel qualifié et de la gestion de l’expérience. Je pense que c’est un nouvel aspect de la transformation du secteur financier. Selon moi, dans le passé, le problème a été réglé au moyen de la technologie. Nous devions apporter des changements parce que le système n’était plus pris en charge ou qu’il coûtait trop cher, ou qu’il y avait des problèmes techniques. Maintenant, de plus en plus d’entreprises veulent s’assurer d’offrir une excellente expérience à leurs employés. C’est sans aucun doute une bonne occasion pour repenser les besoins en matière de conformité et vous assurer que vous faites les bonnes choses pour votre marque et votre réputation. D’après moi, les dirigeants financiers doivent intégrer à cet exercice d’autres éléments de l’information financière qui pourraient commencer à faciliter la tâche du personnel.
Shawn : Je pense la même chose moi aussi. Tout d’abord, j’encourage les dirigeants à adopter une approche plus globale et proactive en matière de conformité plutôt qu’une simple approche réactive. D’autres systèmes et d’autres aspects de l’organisation peuvent être légèrement modifiés pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires. Donc, si vous envisagez une fonction multidisciplinaire, vous obtenez une perspective plus claire et plus solide sur le risque dans l’ensemble de votre entreprise. Ensuite, je sais que France-Anne en a déjà parlé, mais je tiens à le souligner, vous devez utiliser la technologie pour cerner de façon proactive les répercussions importantes. Il y a un risque à donner aux propriétaires des risques le pouvoir de créer des solutions qui empêcheraient une violation. C’est très important.
Adam : D’accord, très bien. C’était excellent, Shawn et France-Anne. Merci beaucoup de votre participation. Je dois vous faire part de quelques leçons tirées de travaux que j’ai exécutés au sein des équipes de Shawn et de France-Anne. Je veux parler de la grande fierté que l’on ressent quand une organisation avec laquelle on travaille peut vraiment trouver des moyens d’intégrer l’automatisation à ses processus et qu’elle libère du temps pour que l’ensemble du personnel de sa fonction Finances se concentre vraiment sur des domaines d’analyse plus approfondie, ce qui ajoute de la valeur à l’entreprise. C’est vraiment gratifiant de rehausser le rôle de la finance et de la conformité. Ça fait partie de notre devise chez PwC, nous voulons sincèrement aider les entreprises à réaliser leurs aspirations. Si vous aimez le balado aujourd’hui, je vous suggère de consulter notre rapport sur les conclusions de l’enquête mondiale sur les risques de 2022. Il devrait sortir en mai. Ce rapport vise à cerner les principaux risques que présentent divers secteurs, les défis que doivent relever les responsables des risques et les mesures qu’ils peuvent prendre pour mieux gérer ces risques. Nous vous invitons à rester à l’affût de la sortie du prochain blogue audio sur la conformité stratégique, dans lequel Shawn et d’autres leaders de PwC approfondiront le sujet et continueront de discuter des résultats de l’étude et de leurs idées sur ce que les organisations canadiennes peuvent faire pour se préparer à affronter le contexte futur des risques. Nous sommes une communauté de professionnels de la résolution de problèmes chez PwC Canada, et nous croyons que la fonction Finances a un rôle important à jouer dans la réussite des entreprises. Si vous souhaitez faire partie de notre communauté de chefs des finances, n’hésitez pas à me contacter et nous vous inviterons à nos divers événements. J’espère que vous avez apprécié ce balado « Finance in 15 ». Nous serions ravis de connaître votre opinion sur cette série. N’oubliez pas de vous y abonner, de la faire connaître et de nous laisser une note ou un commentaire. Je suis Adam Boutros et c’est « Finance in 15 ».