Jill Satre : Bonjour et bienvenue sur notre balado « Finance in 15 ». Aujourd’hui nous vous proposons un épisode très spécial de notre mini-série Femmes en finance. Je m’appelle Jill Satre et je suis associée chez PwC Canada, responsable nationale de nos services au secteur énergétique. Je suis très heureuse d’animer ce troisième épisode de la série.
Nous avons lancé cette série pour élargir nos discussions sur l’avenir de la fonction Finances. Dans la série Femmes en finance, nous invitons des leaders, qui vivent l’évolution constante de la conjoncture des affaires, à nous faire part de leur point de vue.
Pour notre troisième épisode, je suis heureuse d’accueillir Jana Mosley, présidente de ENMAX Power Corporation, et Preet Dhindsa, vice-président exécutif et chef des finances chez ENMAX. Bienvenue Jana et Preet.
Jana Mosley : Bonjour Jill. Merci de nous accueillir.
Preet Dhindsa : Bonjour Jill. Très heureux d’être là.
Jill Satre : Jana et Preet, vous pourriez peut-être commencer par nous parler un peu de vous et de vos fonctions chez ENMAX.
Jana Mosley : Bien sûr. Je peux commencer. Alors j’ai passé la majeure partie de ma carrière dans le domaine de l’énergie. Je suis actuellement présidente de ENMAX Power Corporation, qui est l’entreprise de transmission et de distribution d’ENMAX en Alberta. Nous sommes chargés d’assurer une gestion fiable du réseau électrique et de servir nos clients dans la ville de Calgary. Je travaille avec une équipe formidable de gens talentueux et dévoués.
Preet Dhindsa : Et moi je suis chef des finances chez ENMAX Corporation, responsable des finances et des TI pour toutes nos entreprises en Alberta et dans le Maine, aux États-Unis. J’ai été en Ontario pendant la plus grande partie de ma carrière, dans les services professionnels, le secteur de la loterie et des jeux et les services financiers. J’ai déménagé récemment à Calgary pour me joindre à ENMAX et je suis très heureux de faire partie de la communauté de Calgary.
Jill Satre : Merci à vous deux. Je suis certainement en très bonne compagnie aujourd’hui. Alors Preet, vous dirigez les finances, Jana vous dirigez l’exploitation. Comment travaillez-vous ensemble pour promouvoir et assurer de bons résultats pour l’entreprise et comment engagez-vous vos équipes sur cette voie?
Jana Mosley : Oui. J’ai beaucoup de chance de pouvoir travailler avec Preet et son équipe. Nous accordons une grande importance à la collaboration et nous aidons nos employés à établir des relations de confiance et à comprendre nos objectifs communs afin que chacun sache où nous allons, qui fait quoi et comment nous travaillons ensemble. En tant que leaders, nous devons donner l’exemple et montrer cette collaboration. C’est ce qui assure notre succès en tant qu’équipe ENMAX.
Preet Dhindsa : Quant à moi, en tant que chef des finances, je me concentre sur la responsabilité de la fonction Finances comme fonction de contrôle et je m’assure aussi que notre travail constitue un apport opérationnel de haute valeur au yeux de nos collègues et du conseil d’administration. Mon équipe prend ces deux responsabilités très au sérieux dans sa façon de travailler avec les collègues. Nous avons tous la même vision et les mêmes objectifs. Et comme le dit Jane, l’exemple doit venir d’en haut. Si nous travaillons bien ensemble, nos équipes travailleront bien ensemble. Quand nous abordons certaines questions ou obtenons des résultats concrets, si nous sommes tous sur la même ligne, nous sommes extrêmement efficaces comme entreprise.
Jill Satre : Nous entendons souvent le terme conseiller de confiance. Pouvez-vous dire ce que ça signifie pour vous dans vos fonctions et comment vous établissez un climat de confiance dans l’entreprise? Commençons par vous Preet, parce que je sais qu’on considère souvent la fonction Finances comme une fonction administrative alors qu’en fait elle peut et devrait être une source de valeur ajoutée pour l’entreprise.
Preet Dhindsa : Jana et moi travaillons très bien ensemble à faire progresser l’entreprise tout en gérant les risques et en assurant que le service des finances offre un point de vue valable, que c’est un partenaire de confiance. Je dirais aussi que le fait que mon équipe travaille étroitement avec celle de Jana fait que nous partageons le même point de vue sur l’efficacité de notre collaboration. Nous trouvons constamment des moyens de mieux travailler ensemble. Le résultat est que cela nous permet de créer de la valeur, d’établir des relations de confiance durables, dans les bons moments comme dans les moments difficiles. Dans l’ensemble, je pense que c’est la qualité de notre collaboration. Le climat de confiance, le travail d’équipe et une approche réfléchie nous permettent en général de bien travailler ensemble et de faire avancer l’entreprise.
Jana Mosley : Oui je pense que le mot clé dans ce que Preet dit est « partenaire ». Il est important pour moi, en tant que leader, de m’assurer que mon équipe comprend la valeur que la fonction Finances nous apporte. Elle a des connaissances et des connexions avec le monde extérieur que nous n’avons pas dans l’exploitation, car nous ne sommes pas structurés comme ça. Nous devons vraiment apprécier la valeur que chacun de nous apporte à l’entreprise, parce que nous avons effectivement les mêmes objectifs et partageons les mêmes succès. Il est important que nous continuions d’apprendre les uns des autres et de profiter des points forts qui se trouvent des deux côtés. Et l’exploitation doit réellement voir la fonction Finances comme un partenaire.
Jill Satre : C’est très bien. Changeons un peu de sujet et parlons de votre personnel. Vous savez que les choses ont été difficiles pour tout le monde ces dernières années, y compris pour nos employés. Ils ont dû s’habituer à travailler à distance et maintenant ils se demandent comment va se passer leur retour au bureau. Et nous parlons beaucoup de leur bien-être. Pouvez-vous nous dire ce que vous faites en tant que leaders, mais aussi en tant qu’entreprise, pour assurer le bien-être de vos employés?
Preet Dhindsa : Bien sûr. Je peux peut-être commencer. Nous avons une très forte culture du bien-être et de la sécurité chez ENMAX et offrons à nos employés divers moyens de demander de l’aide quand ils en ont besoin. Je dis souvent que des gens heureux, en santé et bien dans leur environnement réussissent généralement mieux dans la vie, personnellement et professionnellement. Et n’oublions pas que chacun a le droit d’être heureux et qu’une approche réfléchie et attentive fait beaucoup plus qu’on le pense. Il est très important de s’en souvenir dans notre exploitation et dans notre gestion.
J’essaie de créer ce type d’environnement et de climat de travail, particulièrement après la COVID, alors que nous tâchons toujours d’offrir un milieu de travail sûr et efficace à nos équipes. Le monde du travail est très différent maintenant de ce qu’il était avant la COVID et les choix de nos employés aussi sont différents. Je constate qu’ils se préoccupent beaucoup plus de la flexibilité et de leur qualité de vie; ils cherchent à travailler avec de bonnes personnes, à collaborer, à faire avancer l’entreprise et à ajouter de la valeur, sur les plans personnel et professionnel. On ne peut plus se contenter des indicateurs du passé. Les gens considèrent les choses sous plusieurs angles maintenant, ils réfléchissent à leur qualité de vie personnelle et professionnelle et à la manière dont nous pouvons sortir de la COVID de façon méthodique et réfléchie.
Jana Mosley : Oui. Si nous avons tiré une bonne chose de la pandémie, Jill, c’est probablement le fait que les employeurs ont commencé à poser plus de questions à leurs employés, n’est-ce pas? Une manière d’établir des relations alors que nous étions séparés les uns des autres. Et ce que nous avons entendu dans nos sondages et nos conversations est exactement ce que Preet vient de décrire. Les gens recherchent cette flexibilité. Alors chez ENMAX, nous avons lancé plusieurs programmes pilotes, comme un mode de travail hybride, par exemple. Les mardis, mercredis et jeudis sont des jours pleins et nous tâchons d’être au bureau. Et nous essayons d’avoir le moins de réunions possible les lundis et vendredis pour permettre aux gens de se voir en dehors du travail, de se concentrer sur leurs projets, des choses comme ça. Cet été nous avons offert à nos employés de travailler sur une semaine comprimée. Ils peuvent répartir leur semaine de travail sur quatre jours au lieu de cinq et prolonger leur fin de semaine.
Ils peuvent aussi travailler n’importe où au Canada. Certains ont beaucoup souffert de la COVID et ont dû prendre une pause pour s’occuper de leur santé physique et mentale. Nous avons donc offert à nos employés ce que nous avons appelé un coupe-circuit : deux semaines de congé autorisé pour leur donner le temps de s’occuper d’eux-mêmes ou de leur famille, de voyager et de vraiment se ressourcer au sortir de la pandémie. Donc comme le disait Preet, notre objectif est d’offrir à nos employés une expérience agréable et de leur permettre de préserver leur santé et leur bien-être. Ces programmes nous permettent de le faire, de continuer à assurer la sécurité de notre personnel, à placer nos employés au cœur de tout ce que nous faisons, tout en réalisant nos objectifs de performance.
Jill Satre : Jana, j’ai eu la chance d’être à la cérémonie de remise des prix « Women in Business » de Calgary il y a quelques mois et vous étiez lauréate. Donc félicitations tout d’abord. Quelle belle réalisation!
Jana Mosley : Merci.
Jill Satre : Vous avez parlé de l’importance des mentors dans votre carrière et ça m’a interpellée. J’ai pensé qu’il serait intéressant pour nos auditeurs que vous parliez un peu de votre expérience, à titre de mentor et aussi dans la recherche d’un accompagnement.
Jana Mosley : Oui. Merci de me donner l’occasion d’en parler. J’ai eu la grande chance d’être entourée de gens incroyables dans ma carrière et dans ma vie personnelle, des gens qui ont pris le temps de m’écouter, qui m’ont appris des choses, qui m’ont montré mes erreurs parfois, mais qui m’ont toujours encouragée. Et comme on dit, seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. J’y crois vraiment. Le mentorat est la preuve du pouvoir qu’on peut avoir ensemble. On le voit dans les carrières de ceux qui ont vraiment su s’entourer d’autres personnes. J’ai parfois eu des conversations difficiles avec mes mentors, des conversations inspirantes. Et comme mentor moi-même, je ne finis pas d’apprendre. J’adore ça. Il y a un côté égoïste à être mentor. Parce qu’on apprend auprès des gens qu’on conseille, pas seulement sur leur monde et les secteurs dans lesquels ils travaillent. En fait, on se souvient des connaissances et des pratiques qui nous ont bien servi, on les transmet à d’autres et en même temps on se rappelle à soi-même de continuer à les utiliser. Alors j’apprécie vraiment beaucoup quand quelqu’un m’invite à l’accompagner. Nous y gagnons tous les deux et c’est une façon formidable de redonner ce qui m’a été transmis.
Jill Satre : Preet, nous disions qu’il est important que les employés se sentent psychologiquement en sécurité au travail et qu’ils se sentent libres de demander des conseils ou de chercher un mentor. Comment aidez-vous les gens à atteindre cette zone de confort?
Preet Dhindsa : Tout au long de mes 30 ans de carrière, j’ai eu la chance d’avoir des mentors et des coachs formidables et j’accorde beaucoup de valeur à ces relations. Certaines remontent à 30 ou presque 40 ans et ces gens ont joué un rôle important dans mon cheminement personnel et professionnel, et ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. J’ai donc reçu de précieux conseils, mais j’ai aussi pu partager mon expérience et mes points de vue avec de nombreuses autres personnes. Donc j’encourage fortement tout le monde à rechercher les commentaires et conseils des autres, du coaching, du mentorat. Il ne faut pas hésiter. Allez vers des gens qui ont des compétences et des points de vue divers. N’attendez pas qu’on vous offre de vous conseiller, faites un bout du chemin. La plupart du temps, les mentors sont heureux d’apporter leur aide et ils seront heureux aussi de vous voir exceller dans ce que vous faites.
Jill Satre : Formidable. Nous arrivons à la fin de notre balado et je suis sûre que nos auditeurs seraient heureux d’entendre les conseils de deux leaders pour leur cheminement de carrière dans les affaires et la finance.
Jana Mosley : Bien sûr. Mon dieu, il y aurait tellement de choses à dire, mais je vais donner mes conseils favoris. Premièrement, créez de la valeur dans vos fonctions actuelles ou dans de nouvelles fonctions. Déterminez une à trois choses que vous pouvez faire pour avoir un impact positif sur l’entreprise et concentrez-vous sur ces trois choses. Vous aurez le sentiment d’investir votre énergie intelligemment et vos efforts seront probablement récompensés, car vous aurez travaillé sur les priorités de l’entreprise. Deuxièmement, pensez croissance et progrès. On ne devrait jamais cesser d’apprendre. Alors je conseille aux gens de demander des avis sur leurs actions, de se mettre au défi et d’essayer de nouvelles choses, même si elles font peur, d’être ouverts aux opinions différentes et même de les rechercher, car je pense que cela permet d’avancer et d’obtenir de meilleurs résultats. Troisièmement, il faut être soi-même. Nous avons tous des qualités qui ont de la valeur, il faut avoir confiance en ces qualités. Il faut aussi être honnête sur ses défauts et inviter les autres à nous connaître tels que nous sommes vraiment. Je pense que l’authenticité suscite la confiance, donne de l’assurance et améliore vraiment les relations. Une dernière chose : il faut s’amuser. Je pense que ce que j’apprécie de mon travail avec Preet est que nous avons appris à nous connaître au cours des 18 derniers mois, et nous avons du plaisir à travailler ensemble. Nous rions beaucoup, nous nous voyons en dehors du travail et ça se ressent au travail et dans nos équipes. Alors ayez du fun.
Preet Dhindsa : J’ai aussi trois points à souligner, sur lesquels je me suis concentré pendant peut-être les deux derniers tiers de ma carrière. Le premier, ce sont les relations. Ensuite il y a l’expérience et en troisième, les résultats. Et dans tout ça il faut se distinguer. Il ne faut pas se concentrer seulement sur le prochain mouvement de carrière, le prochain changement de fonction ou la prochaine augmentation de salaire. On a toujours le temps de faire ça. Il faut s’efforcer d’établir des relations de confiance.
Il faut aussi acquérir une expérience valable, large et approfondie, dans son travail et être capable d’arriver à des résultats de qualité. Ensuite il faut se distinguer. Nous sommes tous uniques à notre façon, mais il faut être capable de faire ressortir cette différence en combinant le tout avec l’expérience de vie. De cette façon, on montre qui l’on est et où on veut aller. Et je suis d’accord avec Jana, amusez-vous, établissez de belles relations professionnelles et personnelles avec vos collègues. La vie est courte, mais la gestion de carrière se joue sur le long terme. Beaucoup d’expériences, beaucoup de relations donnent beaucoup de bons résultats. La trajectoire de carrière traditionnelle n’est pas tout. Il y a plein d’autres facteurs qui sont à mon avis très importants. Alors il faut avoir du fun, mais aussi se concentrer sur ce qui fait que nous sommes différents, sur nos relations, nos expériences, nos résultats.
Jill Satre : Voilà une excellente façon de conclure notre balado : il faut avoir du fun. Cette conversation a été formidable. Merci Jana et Preet. Ça a été très agréable d’échanger avec vous aujourd’hui.
Pour moi personnellement, en tant que femme dans les affaires et mère de jeunes enfants, la perception est très importante. Je souscris totalement au slogan « If you can see her, you can be her » du mouvement Seeher. Et ça revient à ce que nous disions sur la sécurité psychologique et être soi-même au travail, et la valeur que ça apporte à l’entreprise. Mais pour moi ce n’est pas que ça, ça m’a vraiment donné confiance en moi et m’a encouragée à aller bien au-delà de ce que je croyais possible.
Donc merci à vous d’avoir partagé vos idées et expériences. Je sais que nos auditeurs aiment beaucoup entendre des leaders comme vous qui ont une bonne expérience du leadership, mais également une expertise approfondie. Je vous remercie en leur nom de vous être joints à moi aujourd’hui.
Vous pouvez écouter les épisodes précédents de notre série Femmes en finance dans lesquels nous échangeons avec Vanessa Kanu, cheffe des finances chez TELUS International, et avec Maarika Paul, cheffe des finances de la Caisse de dépôt et placement du Québec, et Lisa To, cheffe de la gestion financière et performance, Banque de développement du Canada. Vous pouvez aussi écouter nos balados « Finance in 15 » sur le site Web de PwC Canada. J’espère que vous avez apprécié le troisième épisode de notre série Femmes en finance. Votre avis nous intéresse. Alors n’hésitez pas à vous abonner, à partager et à nous faire vos commentaires. Je m’appelle Jill Satre et vous écoutez la série spéciale Femmes en finance.
