Face à la plus importante opportunité d’une génération, l’industrie minière de la Colombie-Britannique doit sortir de l’ombre et montrer aux Canadiens et au marché mondial qu’elle est prête à devenir le premier fournisseur mondial de minéraux critiques.
La province compte 17 mines de minéraux critiques proposées qui sont en cours de développement, ce qui représente un potentiel de rendement économique extraordinaire, car le monde est à la recherche de ces éléments constitutifs indispensables à un avenir carboneutre.
Pendant des années, l’industrie minière de la Colombie-Britannique a choisi de faire profil bas, même si elle a été discrètement à l’avant-garde sur de nombreuses questions environnementales. Les sociétés minières de la province, par exemple, ont compris la valeur de l’acceptabilité sociale au sein de leurs collectivités bien avant que les préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ne deviennent d’actualité.
Maintenant qu’une grande partie du monde a commencé à reconnaître la nécessité de réduire les émissions de carbone, la Colombie-Britannique est prête à devenir l’un des fournisseurs de minéraux critiques les plus fiables et les moins intensifs en carbone. L’industrie s’enorgueillit d’un savoir-faire technique de premier plan et collabore avec succès avec tous les paliers de gouvernement pour mettre en place les politiques nécessaires à l’exploitation de ces mines.
Il reste des défis à relever, notamment la nécessité de construire des infrastructures électriques et de transport, d’attirer des milliards de dollars de capitaux d’investissement, de s’assurer que les projets sont menés en partenariat avec les collectivités des Premières Nations et de doter l’industrie des moyens pour résister aux risques physiques du changement climatique. Bien que ces défis soient tous gérables, il faut les traiter à temps pour obtenir des résultats tangibles.
Il appartient à l’industrie minière d’accélérer le processus en mettant en avant son leadership et l’impact positif que le secteur peut avoir sur la Colombie-Britannique, le Canada et le reste du monde.
L’industrie minière de la Colombie-Britannique a collaboré avec la province pour mettre en place les investissements et les politiques nécessaires, et nous constatons des progrès sur plusieurs fronts. Au cours de l’année écoulée, le gouvernement provincial a délivré des certificats et des permis pour faire avancer plusieurs projets miniers. Il a aussi dévoilé récemment une stratégie sur les minéraux critiques, qui prévoit la création du Critical Minerals Project Advancement Office, bureau ayant pour mission de faire avancer les projets de minéraux critiques en accélérant les processus d’examen et d’approbation des nouvelles mines.
Dans le cadre de cette stratégie, le gouvernement s’engage à travailler en partenariat avec les Premières Nations et l’industrie pour cibler et faire progresser les infrastructures liées aux minéraux critiques, comme la ligne de transmission de la côte nord, qui est soutenue par un plan d’investissement de 36 milliards de dollars canadiens de BC Hydro.
La province prend également des mesures importantes pour développer avec les Premières Nations une nouvelle relation financière qui soutiendra l’autodétermination et créera davantage d’opportunités pour la participation des Autochtones à des projets de minéraux critiques sur leurs territoires.
En novembre dernier, par exemple, le gouvernement de la Colombie-Britannique et la nation Tahltan ont signé l’un des premiers accords de prise de décision par consentement aux termes de la Declaration on the Rights of Indigenous Peoples Act. Cet accord donne à la collectivité autochtone locale le droit de consentement final à toute modification substantielle pouvant être apportée à la mine de cuivre et d’or de Red Chris, dans le nord de la Colombie-Britannique.
Ces développements montrent à quel point l’action concertée de l’industrie, du gouvernement et des Premières Nations peut être fructueuse. Bien que des efforts supplémentaires soient nécessaires, cette coopération mérite qu’on en fasse la promotion tant elle illustre l’histoire de la réussite de l’industrie minière au Canada.
Les données financières du rapport annuel BC Mine proviennent d’un sondage de PwC Canada auprès de 14 mines en exploitation et de dix entreprises ayant des projets d’exploration ou de mise en valeur en cours.
La diminution est due à la baisse des prix réalisés des matières premières, notamment ceux du charbon métallurgique, qui représente la plus importante source de revenus en Colombie-Britannique. Cette diminution a été partiellement contrebalancée par une augmentation globale des volumes expédiés pour la plupart des matières premières en 2023 par rapport à 2022.
Les entreprises en phase d’exploration et de mise en valeur représentent 78 % de l’augmentation enregistrée en 2023 par rapport à 2022. Cette augmentation s’explique en grande partie par deux projets de mise en valeur dont l’entrée en service est prévue en 2024.
Le charbon métallurgique a augmenté de 13 %, tandis que le nombre d’onces d’or et de tonnes de cuivre expédiées a diminué de 3 % et de 1 %, respectivement.
Ces minéraux critiques (cuivre, zinc et molybdène) entrent dans la Stratégie canadienne sur les minéraux critiques présentée par Ressources naturelles Canada.
La baisse des prix moyens réalisés pour le charbon en 2023 a entraîné une réduction de 17 % des revenus du charbon métallurgique par rapport à 2022, contrebalancée par l’augmentation des volumes.
Celles-ci ont été concentrées sur les cibles d’exploration et de mise en valeur dans toute la province, ainsi que sur la poursuite de l’exploration dans les sites en exploitation.
(en millions de dollars CA, sauf indication contraire)
Poste | 2023 |
2022 |
2021 |
2020 |
Revenus miniers nets |
14 494 |
16 551 |
12 351 |
8 098 |
Bénéfice net (avant impôt) |
2 955 |
5 466 |
4 203 |
-417 |
Bénéfice net en % des revenus (après impôt) |
17 % |
27 % |
31 % |
-8 % |
Flux de trésorerie d’exploitation |
5 738 |
8 195 |
5 165 |
2 612 |
Prélèvements fiscaux¹ |
1 098 |
1 057 |
670 |
382 |
Dépenses d’exploration et de mise en valeur |
182 |
118 |
149 |
270 |
Dépenses d’investissement |
2 575 |
2 072 |
1 999 |
1 619 |
|
2022 |
2023 |
2024³ |
Charbon ($ US/tonne) |
355 |
263 |
267 |
Cuivre ($ US/lb) |
3.99 |
3.79 |
4.05 |
Or ($ US/oz) |
1 802 |
1 988 |
2 119 |
Taux de change moyen |
1.2523 |
1.3497 |
¹ Les revenus miniers nets sont comptabilisés après déduction des coûts de fusion et de raffinage et des frais de transport et de commercialisation.
² Comprend les impôts directs, les autres taxes et les déductions reliées à l’emploi.
³ 2024 Consensus des prévisions des prix des matières premières établi par les spécialistes mondiaux du secteur minier de la CIBC au 1 ͤ ͬ mai 2024, et taux de change de la Banque du Canada.
Question : Dans quelle mesure pensez-vous que votre entreprise sera exposée aux principales menaces suivantes au cours des 12 prochains mois?
Le coût du capital, l’inflation et la réglementation gouvernementale sont les trois principales menaces dans les 12 prochains mois
Source : Rapport BC Mine 2023 de PwC Canada
Question : Lequel des énoncés suivants décrit le mieux le niveau d’avancement de votre entreprise pour chacune de ces actions?
Les entreprises en phase d’exploitation, d’exploration et de mise en valeur enregistrent des progrès dans l’amélioration de l’efficacité énergétique.
Source : Rapport BC Mine 2023 de PwC Canada
Une électricité propre, fiable et peu coûteuse est essentielle à la croissance de l’exploitation minière en Colombie-Britannique et à la poursuite de la décarbonisation des mines existantes. Les mines devront être en mesure de fonctionner avec de l’énergie propre, ce qui impliquera une transition des camions de transport et des équipements mobiles fonctionnant au diesel à des véhicules électriques ou à hydrogène.
Au cours des prochaines années, nous nous attendons à ce que les technologies permettant ce changement soient commercialisées, ce qui rend impératif le développement de l’infrastructure électrique de la province dès aujourd’hui. BC Hydro s’est engagée à dépenser 36 milliards de dollars canadiens au cours de la prochaine décennie pour développer son réseau électrique, ce qui représente une augmentation de 50 % par rapport à son plan décennal précédent. Mais il faudra faire encore davantage si la province veut maximiser l’opportunité qu’offrent les minéraux critiques.
La procédure requise pour la délivrance aux sociétés minières des permis nécessaires à la construction et à l’exploitation de leurs sites est encore trop longue. Les gouvernements provincial et fédéral semblent saisir l’impératif d’y remédier. Ottawa s’est engagé à réduire considérablement les délais d’attente, et le gouvernement de la Colombie-Britannique investit davantage d’argent pour soutenir le processus de délivrance des permis.
Cependant, on ne saurait trop insister sur la nécessité de passer à l’étape de l’exploitation. Dans le monde entier, d’autres régions possédant d’importants gisements de minéraux critiques tentent d’attirer des capitaux étrangers pour développer leurs propres projets. La Colombie-Britannique, ainsi que l’Ontario et le Québec, doivent remporter cette course mondiale aux capitaux, notamment en prouvant qu’ils sont capables d’amener les mines et les minéraux sur le marché en temps voulu.
Les investisseurs ne sont pas seulement préoccupés par les lourdeurs administratives. Dans l’enquête mondiale auprès des investisseurs de 2023 de PwC, qui a interrogé 345 investisseurs et analystes du monde entier, les trois quarts des répondants ont déclaré que la façon dont les entreprises gèrent les risques et les opportunités liés au développement durable est un facteur important dans leur prise de décision en matière d’investissement.
Les données ont également montré que les investisseurs souhaitent obtenir de la part des entreprises de meilleures informations, notamment sur le coût du respect de leurs engagements en matière de développement durable et sur leur feuille de route pour y parvenir. En fait, 75 % des personnes interrogées sont d’accord avec l’affirmation suivante : « La façon dont une entreprise gère les risques et les opportunités liés au développement durable est un facteur important dans ma prise de décision d’investissement. »
Bien que les sociétés minières canadiennes se placent en tête pour les efforts en matière de rapports ESG depuis de nombreuses années, l’entrée en vigueur de nouvelles exigences met la barre encore plus haut. La plupart des moyennes et grandes entreprises canadiennes se préparent déjà aux nouvelles règles nationales, qui devraient s’aligner sur les normes internationales émergentes sur la durabilité.
« Si les sociétés minières canadiennes veulent attirer les investissements internationaux, elles devront préparer des rapports en utilisant les nouvelles normes. Les entreprises ne doivent pas sous-estimer le temps et les efforts qu’elles devront déployer pour y parvenir. Selon leur emplacement et la nature de leurs activités, il se peut qu’elles soient même soumises à plusieurs normes différentes en matière de rapports. »
À long terme, les normes d’information qui se concrétisent se traduiront par de meilleures données pour les investisseurs. Voilà une opportunité pour les sociétés minières de la Colombie-Britannique, mais pour la saisir il faut prendre les bonnes décisions quant à la façon d’investir aujourd’hui pour atteindre la carboneutralité. Bon nombre des grandes entreprises qui achètent des minéraux critiques adoptent déjà une approche plus stratégique à l’égard de leurs chaînes d’approvisionnement, et elles exigeront de plus en plus que les matières soient extraites de manière responsable.
Une série de nouvelles règles fiscales canadiennes, incluant notamment des mesures de limitation de la déduction des intérêts et les règles de divulgation obligatoire récemment adoptées, vont ajouter un autre niveau de conformité que les sociétés minières doivent prendre en compte lorsqu’elles évaluent les investissements et concluent des transactions. Les changements exigeront des sociétés minières qu’elles saisissent rapidement les implications commerciales et qu’elles élaborent un plan pour répondre aux exigences en matière de données et de divulgation.
« La nouvelle politique fiscale peut créer quelques difficultés à court terme, mais les changements sont l’occasion de repenser le rôle stratégique de la fiscalité dans la planification financière et la conclusion de transactions. Ils donnent également aux entreprises une raison de revoir la manière dont elles utilisent la technologie pour traiter et analyser les informations. Cela peut inclure l’ajout de systèmes automatisés et d’autres outils numériques qui améliorent la transparence et la présentation d’information. »
Obtenir des capitaux suffisants et mettre en place les politiques adéquates ne sont qu’une partie de la formule du succès. L’industrie minière de la Colombie-Britannique devra attirer dans les années à venir de nouveaux talents pour extraire les minéraux critiques et les mettre sur le marché. La main-d’œuvre est déjà rare dans le secteur, et la demande ne fera qu’augmenter à mesure que des projets seront mis en œuvre et que des milliers d’employés prendront leur retraite.
Les sociétés minières déploient des efforts importants, concertés et créatifs pour attirer et former de nouveaux travailleurs. L’industrie bénéficie déjà d’un soutien provincial et fédéral grâce au financement du Centre of Training Excellence in Mining et du Conseil des ressources humaines de l’industrie minière. Le moment est venu de voir une stratégie gouvernementale encore plus ciblée et adaptée à l’enseignement secondaire et postsecondaire, ainsi que des efforts accrus pour stimuler la participation des Premières Nations, des femmes et d’autres groupes sous-représentés dans l’industrie.
Les ressources naturelles de la Colombie-Britannique comprennent 16 des 31 minéraux critiques considérés par le gouvernement du Canada comme essentiels pour bâtir une économie verte et amener le monde à la carboneutralité. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de cuivre, de nickel, de zinc et de molybdène, pour n’en citer que quelques-uns, devrait exploser au cours des 15 prochaines années.
L’industrie minière de la Colombie-Britannique a déjà fait le gros du travail pour préparer le terrain à la réussite. Il est temps maintenant pour les sociétés minières et le secteur d’aider le reste du pays et le monde à comprendre l’immense opportunité qui attend ceux qui sont prêts à s’engager et à prendre le risque. Il est aussi temps pour les gouvernements provincial et fédéral, en partenariat étroit avec l’industrie et les Premières Nations, d’être visionnaires et de faire preuve d’un leadership fort.
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Leader, Services au secteur minier, C.-B., PwC Canada
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