Le marché de la construction et de l’achat de maisons unifamiliales au Canada s’est montré particulièrement solide, car les maisons se vendent rapidement et les prix continuent de croître. Dans l’ensemble, le marché devrait ralentir après la frénésie d’achats pendant la pandémie, mais il demeurera en bonne santé.
L’abordabilité reste préoccupante, même dans les villes où ce n’était pas un problème auparavant. Les coûts de la propriété en pourcentage du revenu des ménages ont atteint 56,8 % pour les maisons unifamiliales isolées en janvier 2021, selon le rapport Tendances immobilières et accessibilité à la propriété de Services économiques RBC. L’entreprise indique d’ailleurs qu’il s’agit du plus haut ratio enregistré depuis 1990.
Les personnes sondées avaient des points de vue divergents sur la question de la location de maisons unifamiliales et sur la possibilité que cette tendance venue des États-Unis s’accentue au Canada. L’un des répondants a indiqué que la location de maisons unifamiliales est difficile à gérer d’un point de vue opérationnel, et que les coûts des terrains au Canada ont tendance à être trop élevés pour que ce soit rentable.
D’autres envisagent cette option dans certaines régions pour répondre au besoin d’un plus grand espace habitable tout en offrant une solution plus abordable à l’achat d’une maison unifamiliale. La location de maisons unifamiliales s’est classée parmi les premiers sous-secteurs pour les perspectives d’investissement et d’aménagement cette année.
L’abordabilité s’étant améliorée pour les logements en copropriété comparativement aux maisons unifamiliales, les perspectives sont encourageantes dans cette catégorie d’actifs, malgré la perception initiale selon laquelle le marché des logements en copropriété serait délaissé en raison de l’impact de la pandémie.
On observe une hausse de la demande pour les unités dans des immeubles de hauteur moyenne dans les banlieues. Un des répondants a mentionné que les immeubles de quatre à huit étages hors des centres-villes étaient parmi les plus recherchés. De plus, certains acteurs de l’immobilier cherchent à atténuer les risques associés aux immeubles de bureaux et de commerce de détail en se diversifiant dans le résidentiel, notamment les logements en copropriété.
Cela dit, malgré l’amélioration des perspectives pour les logements en copropriété, certains promoteurs hésitent à lancer de nouveaux projets en raison des incertitudes liées aux coûts. De façon générale, les personnes sondées considèrent le logement multifamilial comme une catégorie solide même si elle exige d’importants capitaux, car la demande sera forte dans de nombreuses villes du fait que les acheteurs ont de la difficulté à trouver des logements abordables et que l’immigration augmente.
Les promoteurs s’adaptent également à l’évolution des préférences des acheteurs. L’un des répondants a fait remarquer que même si les constructeurs cherchent des moyens de réduire la taille des unités pour les rendre plus abordables, les acheteurs veulent de plus grands espaces en prévision de la prochaine pandémie.
La demande de logements locatifs poursuit sa croissance alors que le Canada se remet de la pandémie, et devrait augmenter davantage à la faveur des plans du gouvernement fédéral visant à accroître le nombre d’immigrants dans les années à venir. Même si le taux d’inoccupation national est passé de 2 % à 3,2 % entre 2019 et 2020, les loyers pour une unité de deux chambres ont augmenté de 3,6 % selon le rapport de janvier 2021 sur le marché locatif de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Bien qu’il y ait de l’intérêt pour la construction dans des logements locatifs à vocation particulière et la construction de nouvelles unités, cet investissement demande souvent de la patience car les taux de capitalisation peuvent être faibles. Cela dit, même si le marché locatif s’est affaibli pendant la pandémie, certains propriétaires immobiliers ont vendu des immeubles d’appartements à des prix élevés à de grands investisseurs qui prévoient une amélioration des perspectives des logements locatifs.
En outre, les logements locatifs sont de plus en plus considérés comme une solution aux problèmes d’abordabilité, en particulier lorsque les programmes gouvernementaux augmentent les incitatifs pour encourager les investisseurs à jouer un plus grand rôle dans ce domaine. Une meilleure coordination des incitatifs (en matière de réglementation, de fiscalité, de financement ou de frais) pourrait favoriser une augmentation de la construction de logements locatifs abordables, au moment où un nombre croissant de Canadiens ont du mal à acheter une maison et cherchent des solutions de rechange.
Directrice générale et leader, Conseils, secteur de l’immobilier, PwC Canada
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Associé et leader national, Fiscalité immobilière, PwC Canada
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