Notre Enquête sur les espoirs et les craintes 2024 fait le point sur les opinions des employés au Canada et ailleurs dans le monde à un moment crucial, alors que les milieux de travail subissent des transformations importantes en raison de mégatendances mondiales complexes comme l’apparition de nouvelles technologies.
Les réponses que nous avons reçues de quelque 2 000 travailleurs canadiens font ressortir l’opportunité, mais aussi la nécessité absolue, pour les entreprises canadiennes d’investir dans le perfectionnement et d’y adhérer, tout particulièrement l’intelligence artificielle générative, qui jouera un rôle capital dans leur avenir. Quel accueil les Canadiens devraient-ils réserver à cette technologie? Trois conclusions clés se dégagent de notre enquête et illustrent les enjeux et les opportunités qui s’ouvrent aux travailleurs et à leurs employeurs.
Notre premier graphique compare les réponses des salariés et des chefs de direction canadiens à des enquêtes distinctes (enquête sur les espoirs et craintes, dernière enquête auprès des chefs de direction) sur les principaux moteurs de changement dans les entreprises et la société. Comme nous pouvons le voir ci-dessous, les enquêtes témoignent d’un écart important entre les travailleurs et la haute direction quant aux motifs de changement et le besoin de se réinventer afin de garder une longueur d’avance sur les perturbations.
Selon vous, quel serait l’impact des facteurs suivants sur votre emploi au cours des trois prochaines années? (Le graphique illustre les réponses « dans une grande mesure » ou « dans une très grande mesure » de la part des employés canadiens)
Dans quelle mesure les facteurs suivants motiveront au cours des trois prochaines années des changements dans la façon dont votre entreprise crée, livre et capte de la valeur? (Le graphique illustre les réponses « dans une grande mesure » ou « dans une très grande mesure » de la part des chefs de direction)
Cette disparité est inquiétante puisqu’un grand nombre de répondants canadiens et internationaux à notre enquête auprès des chefs de direction affirment que si leur entreprise poursuivait sur sa lancée, elle cesserait d’exister dans dix ans. Les répondants ont besoin de rallier leurs employés autour des mesures nécessaires pour changer cette trajectoire et, pour ce faire, les travailleurs doivent d’abord reconnaître les défis qui se profilent et le rôle qu’ils ont à jouer pour les surmonter. D’ailleurs, un nombre important de travailleurs canadiens (41 %) affirment ne pas comprendre pourquoi les choses devaient changer.
Notre deuxième graphique porte sur l’adoption de l’IA générative par les travailleurs. Au Canada comme ailleurs dans le monde, les réponses dénotent la même hésitation à adopter le changement lié à l’IA générative.
Au cours des 12 derniers mois, à quelle fréquence, le cas échéant, avez-vous utilisé des outils d’IA générative dans votre travail?
L’enquête démontre qu’au cours de l’année, seulement 25 % des travailleurs canadiens (contre 36 % à l’échelle mondiale) ont utilisé l’IA générative au moins une fois par mois au travail, et la moitié (37 % à l’échelle mondiale) ne l’ont jamais utilisée. Nous avons constaté d’autres écarts dans les réponses au Canada lorsque nous avons demandé aux travailleurs pourquoi ils n’avaient pas adopté l’IA générative : 28 % d’entre eux (21 % à l’échelle mondiale) ont déclaré qu’ils ne pensaient pas que l’adoption de l’IA générative serait bénéfique pour leur carrière, et 26 % (23 % à l’échelle mondiale) ont affirmé qu’ils ne savaient pas comment l’utiliser.
Le risque pour les travailleurs est encore plus manifeste à la lumière de l’étude que nous avons réalisée en marge de notre Baromètre mondial de l’emploi en IA, qui mesure les effets de l’IA sur le monde du travail. Portant sur plus de 500 millions d’offres d’emploi au Canada et dans le monde, l’étude a révélé qu’entre 2012 et 2023, la part des affichages de postes exigeant des compétences en IA avait presque doublé.
Soulignons que, pour les emplois les plus exposés à l’IA (c’est-à-dire ceux pour lesquels l’IA peut effectuer certaines tâches), les changements liés aux compétences requises ont été plus importants. Ces résultats ne font que renforcer la nécessité pour les travailleurs canadiens, notamment ceux qui occupent les postes les plus exposés à l’IA, d’acquérir de nouvelles compétences pour garder leur place sur le marché du travail.
Notre troisième graphique porte sur les caractéristiques d’emploi que les travailleurs canadiens valorisent le plus. La première est la rémunération, ce qui est compréhensible compte tenu des pressions financières qu’ils subissent. En effet, 41 % d’entre eux déclarent qu’à la fin du mois, après avoir payé leurs factures, il ne leur reste que peu d’argent, voire pas d’argent du tout.
Quelle importance accordez-vous aux caractéristiques suivantes de votre emploi? (Les résultats reflètent les réponses « très important » ou « extrêmement important ».)
Ce sont les difficultés financières qui expliqueraient pourquoi un pourcentage légèrement plus élevé de Canadiens (25 % cette année contre 23 % en 2023) ont déclaré qu’il était très probable ou extrêmement probable qu’ils changent d’emploi cette année si cela leur permettrait d’augmenter leur salaire. Dans l’ensemble, notre enquête montre que les priorités des travailleurs canadiens ont évolué depuis que nous leur avons posé ce type de questions pendant la pandémie de COVID-19. Dans l’Enquête sur les espoirs et les craintes 2022, un salaire équitable et un travail épanouissant arrivaient pratiquement à la même position, mais cette année, la rémunération est devenue une priorité beaucoup plus importante.
Cependant, les travailleurs ont beau accorder une importance manifeste à une augmentation de salaire, ils ne font pas toujours le nécessaire pour y arriver. Notre Baromètre de l’emploi en IA a révélé qu’en moyenne, les entreprises canadiennes paient une prime salariale de 11 % pour les affichages de poste qui exigent des compétences en IA. Force est de constater que même si les travailleurs canadiens ont la possibilité de gagner davantage, ils sont à la traîne par rapport au reste du monde en ce qui concerne l’adoption de l’IA générative et sont plus susceptibles de ne pas savoir comment l’utiliser.
Les résultats de notre enquête démontrent le besoin urgent, pour les travailleurs canadiens, de savoir ce que la transformation du monde et du milieu de travail signifie pour eux et comment prendre une longueur d’avance à l’ère de l’IA. Voici trois mesures à prendre dès maintenant pour ouvrir la voie à un avenir meilleur :
Les résultats démontrent que les Canadiens doivent redoubler d’efforts pour investir activement dans leurs capacités et leurs compétences. Cela dit, les employeurs ont également un rôle essentiel à jouer en investissant dans leur personnel et en l’accompagnant dans ce changement. Pour ce faire, ils peuvent commencer par donner la priorité à l’expérience des employés.
Il est important d’offrir aux employés non seulement un salaire équitable, mais aussi de bonnes opportunités – et le temps nécessaire – pour parfaire leurs compétences dans des domaines tels que l’IA générative. C’est le gage d’un employeur qui valorise son personnel et qui, par le fait même, le rassure et le motive à s’investir et à contribuer à la réussite de l’organisation. De plus, en outillant les employés et surtout en simplifiant les technologies et les plateformes qu’ils utilisent au travail, les employeurs leur donnent plus de temps pour optimiser leur travail.
En fait, il faut laisser les travailleurs et leurs employeurs concerter leurs efforts pour favoriser le changement. Compte tenu des enjeux importants pour les employeurs, les entreprises et même la prospérité du Canada, toutes les parties doivent agir rapidement.
Associée, leader nationale, Plateforme Transformation de la main-d’œuvre, PwC Canada
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Associée, leader nationale, Compétence Management et organisation, PwC Canada
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Associé, leader national, Transformation stratégique des RH, PwC Canada
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