Pour la première fois depuis quelques siècles, cinq mégatendances agissent simultanément sur notre monde (en anglais seulement). Ce sont le changement climatique, l’évolution technologique, le changement démographique, les fractures géopolitiques et l’instabilité sociale. Les entreprises qui se préparent pour l’avenir devront choisir stratégiquement les tendances auxquelles elles voudront réagir, car aucune ne pourra les traiter toutes à la fois.
À notre avis, le secteur des services publics peut avoir un impact sur le changement climatique et les évolutions technologiques et, ce faisant, influer sur les trois autres mégatendances.
Ce sont là les enjeux clés qui devront être à la base de leur stratégie en 2023.
La priorité la plus immédiate des sociétés de services publics aujourd’hui est d’assurer la plus grande résilience possible dans un contexte de risque en évolution rapide.
Nombre d’entre elles affirment qu’elles savent réagir aux crises comme les événements météorologiques violents, mais beaucoup y réagissent de la même façon depuis de nombreuses années, alors que ces crises augmentent en intensité et en complexité. Et les risques s’étendent à présent au cyberrisque, au risque financier et à la pénurie de talents. Il est donc grand temps que ces entreprises adoptent une approche proactive.
Par exemple, un cyberincident peut toucher une entreprise de services publics et toute sa clientèle sans qu’un seul arbre ait touché une ligne de tension, et le nombre – et la sophistication – de ces cyberattaques augmente de façon exponentielle. Par ailleurs, les entreprises ont de plus en plus de mal à accéder aux capitaux, car les institutions financières ne cessent d’ajouter des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ou d’autres relatifs aux peuples autochtones à leurs décisions de placement. Et tout cela se produit alors que le secteur connaît le plus fort de taux de rotation de personnel de son histoire.
Alors que les crises sont, par définition, inattendues, les entreprises et leurs équipes de direction se doivent d’évaluer leurs risques. Elles doivent être prêtes à réagir efficacement à tout événement en utilisant les toutes dernières technologies de façon à réduire l’impact sur leurs clients et parties prenantes.
La deuxième priorité stratégique des entreprises de services publics est à notre avis l’abordabilité à long terme. La réglementation canadienne visant à réduire les émissions de carbone entraînera sans aucun doute un accroissement de la demande en électricité. Mais l’inflation et les risques de récession obligeront les entreprises du secteur à rationaliser leurs processus afin de garantir des tarifs abordables pour leurs clients et des rendements pour leurs actionnaires, tout en libérant des capacités pour le changement.
Il leur faudra embrasser le changement et savoir comment tirer avantage de toutes les formes de perturbations, qu’elles relèvent des technologies de l’information (mobiles, infonuagiques ou analytiques), des technologies énergétiques (distribution des ressources, batteries et véhicules électriques), des modèles d’exploitation hybrides ou même des modèles réglementaires.
Une accélération sensible du développement et de l’adoption des énergies de transition est probable en Europe du fait de la crise énergétique, particulièrement en ce qui concerne la capture du carbone, les petits réacteurs nucléaires modulaires, les réseaux intelligents et les technologies de gestion de charge.
Il est donc essentiel que les entreprises de services publics canadiennes et leurs organismes de réglementation se transforment et changent leurs façons de faire afin d’être en bonne position pour profiter des innovations à mesure qu’elles apparaîtront, et de mieux répondre à une demande croissante.
Les entreprises avant-gardistes élaborent déjà leur stratégie pour devenir un partenaire de confiance dans la gestion énergétique.
Nous savons que l’avenir de l’énergie est dans la transition. Les entreprises doivent donc travailler à offrir des services complets à leurs clients, sous peine de passer à côté d’importantes opportunités de croissance de leurs revenus et d’être exposées à des perturbations sur leur marché.
Les grandes entreprises de services publics cherchent des solutions hors réseau. Elles veulent ainsi économiser, répondre à la demande d’énergie moins chère et moins polluante, et être en mesure de déclarer qu’elles utilisent des méthodes alternatives pour générer de l’énergie et en réduire la consommation.
Dans peu de temps, elles devront être en mesure d’offrir des sources d’énergie alternatives à toutes sortes de clients, des sociétés minières, par exemple, qui rechercheront de nouveaux moyens de production et de transmission, jusqu’au particulier qui explorera les solutions solaires, éoliennes ou thermiques afin de réduire sa consommation d’hydrocarbures.
L’absence d’incitatifs réglementaires encourageant la réalisation de ces trois priorités est l’un des plus grands enjeux pour les sociétés canadiennes de services publics aujourd’hui.
Malgré cela, le secteur est en bonne position pour être un chef de file dans la lutte au changement climatique. Les entreprises ont une occasion importante d’influencer la réforme réglementaire et la transformation et d’être à l’avant-garde. PwC Canada a l’ambition de réunir les entreprises du secteur, les clients, les organismes de réglementation et les gouvernements pour faciliter la collaboration et trouver des solutions.
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