Changements fiscaux et risques de conformité cachés

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Voir le risque et la conformité autrement pour s’adapter aux changements fiscaux

Les changements fiscaux déferlent sur les entreprises canadiennes, notamment les règles de divulgation obligatoire, le Pilier Deux et les mesures de limitation de la déduction des intérêts. De nombreuses organisations n’ont pas les structures internes nécessaires pour comprendre pleinement la pertinence de ces changements pour leurs activités et donc remplir leurs nouvelles obligations de conformité.

Et pourtant, ces changements fiscaux ne sont que quelques pièces d’un puzzle beaucoup plus grand et largement ignoré. Avec les nouvelles mises à jour réglementaires et des examens réglementaires proactifs, les difficultés et les risques de conformité s’accumulent et peuvent entraîner d’importantes sanctions financières et porter gravement atteinte à la réputation des entreprises.

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Une collaboration accrue entre la fonction fiscale et les autres services, notamment celui de la conformité, est certainement une piste de solution. Par contre, pour beaucoup d’organisations, les protocoles en place sont inefficaces pour communiquer à l’interne les exigences qui touchent diverses fonctions et pour signaler les risques découlant de la vague de changements fiscaux.

Ces lacunes dans la gouvernance peuvent avoir de graves conséquences. Par exemple, la fonction fiscale pourrait ne pas savoir que les accords de refinancement conclus par le service de la trésorerie de l’entreprise avec un intermédiaire peuvent être assujettis à une nouvelle obligation d’information. Dans d’autres cas, il se peut que la fonction fiscale ne sache pas si des membres de l’entreprise sont réputés être des conseillers, ce qui entraîne une obligation d’information.

Aujourd’hui, plus que jamais, les organisations se doivent d’exploiter les technologies, d’accroître leurs capacités de modélisation et de se donner les moyens de s’adapter rapidement aux changements réglementaires. Sinon, elles risquent de perdre encore plus de terrain, surtout avec de nouveaux changements à l’horizon.

Renforcer sa conformité fiscale et prospérer dans un contexte réglementaire en évolution

Il va sans dire qu’il est capital de se doter de processus qui soutiennent la conformité aux règles en vigueur. Par contre, on oublie souvent les possibilités de création de valeur qu’offre un contexte réglementaire en rapide évolution.

Les organisations qui savent intégrer les nouvelles exigences fiscales à leur programme de conformité ont une vue plus claire des risques fiscaux liés à leurs activités.

Elles peuvent rationaliser la production de l’information de façon à réduire les coûts liés à la conformité et libérer les spécialistes pour des tâches à plus grande valeur. Les gains financiers ainsi obtenus ne sont pas négligeables.

Prenons l’exemple d’une multinationale canadienne qui emprunte pour acheter une entreprise. La société acquéreuse peut accroître le rendement du capital investi et connaître plus précisément le coût du capital si elle prend en compte les répercussions du régime de restriction des dépenses excessives d’intérêts et de financement (RDEIF) avant la conclusion de l’opération. De même, les acheteurs qui intègrent le Pilier Deux à la modélisation d’une transaction auront une meilleure idée de l’application du régime mondial d’impôt minimum pour la nouvelle entité. Dans les deux cas, le service de la fiscalité sera en mesure de se concentrer sur les bases de la réussite de la nouvelle entité.

Selon notre Enquête mondiale sur la gestion des risques, de nombreuses entreprises canadiennes laissent l’occasion leur filer entre les doigts : seulement 40 % voient les changements à la réglementation comme une occasion à saisir pour leur organisation. Les entreprises qui agissent et savent réaligner leur approche des risques fiscaux et réglementaires gagneront un avantage concurrentiel.

Réduire l’écart entre impôt et risque

Notre 27e Enquête annuelle mondiale auprès des chefs de direction met en évidence l’importance grandissante de protéger la valeur des entreprises par la réduction et la gestion efficaces des risques fiscaux et réglementaires. Plus du tiers (36 %) des répondants canadiens soulignent que la réglementation gouvernementale a motivé des changements dans la façon dont leur entreprise crée, livre et capte de la valeur au cours des cinq dernières années. Par contre, la proportion passe à 44 % quand on leur pose la même question pour les trois prochaines années.

Les entreprises sont plus à même de créer et livrer cette valeur en donnant un rôle encore plus stratégique à leur fonction fiscale. Il leur faut, entre autres, la tenir au fait de certains aspects des activités dont elle n’avait pas besoin de tenir compte auparavant. Ainsi, la fonction fiscale peut collecter les données requises pour respecter les exigences du Pilier Deux et les autres changements fiscaux. Le service de la conformité peut ainsi connaître les exigences fiscales et donner le soutien requis.

En établissant un lien plus étroit entre la fonction fiscale et les autres fonctions d’entreprise, les organisations peuvent repérer plus facilement et plus tôt les risques et opportunités et peaufiner leur stratégie tout en tenant compte des répercussions fiscales.

Une approche combinant la force de l’humain et la puissance de la technologie pour gérer les nouveaux risques fiscaux

Avec une plus grande intégration de la fonction fiscale dans leur structure, les entreprises sont mieux outillées pour créer une méthode centralisée efficace pour gérer les changements fiscaux et réglementaires, grâce aux mesures suivantes :

Les entreprises passent souvent la majeure partie de leur temps à collecter, valider et traiter les données et s’en laissent peu pour appliquer les aspects techniques de la nouvelle législation fiscale et vérifier les résultats des calculs. Ce déséquilibre crée un surcroît de risque de conformité, des données de piètre qualité pouvant fausser l’information produite.

En revanche, les organisations qui font appel aux technologies de gouvernance, de gestion des risques et de conformité (GRC) pour intégrer les exigences fiscales à l’ensemble des exigences réglementaires peuvent signaler les mises à jour et changements fiscaux aux intervenants internes visés. L’outil de GRC achemine les principales exigences aux bons intervenants (dans certains cas, à plusieurs intervenants, pour les exigences transfonctionnelles) pour l’évaluation du risque inhérent et l’attribution d’un niveau de risque fondé sur la probabilité d’application et les répercussions d’un règlement.

Une fois le niveau de risque établi, les intervenants compétents mettent en place les contrôles pour atténuer les risques en fonction des paramètres de l’organisation. Il est important de fonder la surveillance sur le niveau de risque de la réglementation et d’informer les intervenants compétents en gouvernance, notamment le comité du risque de la haute direction.

Pour revenir à notre exemple du refinancement de la dette par le service de la trésorerie de l’entreprise auprès d’un intermédiaire, l’outil de GRC informerait la fonction fiscale et le service de la trésorerie, car ce sont les principaux intervenants aux termes des nouvelles règles d’information obligatoire. De plus, il indiquerait un risque inhérent « élevé » associé aux activités du service de la trésorerie d’entreprise, selon la méthode d’attribution du niveau de risque. La fonction fiscale et le service de la trésorerie devraient donc mettre en place des contrôles où la Trésorerie informe la Fiscalité de toute activité de refinancement avant l’application de changements. Ces contrôles doivent être examinés régulièrement pour en évaluer la conception et en vérifier l’efficacité, avec des rapports globaux présentés aux parties prenantes.

La majorité des données requises pour l’exécution de modèles prédictifs se trouvent dans le système de planification des ressources (ERP) de l’organisation. Par contre, elles ne sont pas toujours dans la forme requise, par exemple : structurées par entité juridique. Dans ces cas, la création d’un modèle ou lac de données commun pour normaliser, organiser et étayer les données peut vous aider à éviter les rajustements manuels chronophages. Cette façon de procéder facilite la compréhension des données et leur utilisation pour mieux orienter les décisions financières et fiscales.

Les organisations devraient viser la création de systèmes intégrant automatiquement cette information dans leurs processus et modèles de provisionnement fiscal, ce qui comprend la refonte des systèmes ERP pour y intégrer les aspects fiscaux.

La gestion des risques et obligations de conformité liés aux changements fiscaux n’est qu’une des difficultés avec lesquelles une fonction fiscale doit composer. L’alourdissement du fardeau de conformité fait ressortir les limites de capacité et la nécessité d’actualiser des processus et technologies désuets.

De nombreuses grandes organisations revoient le fonctionnement de leur fonction fiscale et leur gestion des risques de fond en comble avec de meilleurs modèles opérationnels, processus et solutions numériques grâce aux services gérés. Un fournisseur de services gérés qui agit comme le prolongement de l’équipe interne et qui est en contact avec toutes les fonctions de l’entreprise peut accélérer l’atteinte d’objectifs stratégiques par une assistance dans les domaines suivants :

  • Accès à des talents et à des technologies de pointe;
  • Création de capacités et correction de lacunes;
  • Rationalisation et numérisation des processus pour accroître l’efficience;
  • Identification proactive des questions émergentes dans l’environnement fiscal et de conformité;
  • Renforcement de la stratégie de gouvernance pour améliorer le contrôle qualité et la conformité.

Transformer les risques fiscaux en opportunités stratégiques

Les entreprises qui utilisent les technologies de gestion des risques et de conformité, et la modélisation fondée sur les données et les nouvelles capacités pour suivre l’évolution des exigences fiscales, font plus que simplement créer des processus d’information efficaces et fiables qui réduisent le risque de non-conformité. Elles voient plus clairement les risques propres à leurs activités.

En effet, les organisations peuvent mieux déterminer si le risque que présente un segment s’aligne sur leur appétence au risque. Elles peuvent éclairer leurs décisions encore davantage quand elles montent des opérations de fusion et acquisition et aligner plus précisément la planification fiscale interne sur les communications publiques.

Elles gagnent ainsi un avantage concurrentiel tout en renforçant leurs capacités à obtenir les résultats qui comptent le plus pour leur entreprise.

Il est clair que c’est le temps d’agir. Et chez PwC Canada, nous sommes là pour vous aider à changer votre perception du risque. Contactez-nous pour savoir comment nous pouvons vous aider à accélérer votre progression.

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Colin Mowatt

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Associé, leader, Politique fiscale, PwC Canada

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Nimesh Patel

Nimesh Patel

Directeur principal, Conformité réglementaire, Services financiers et responsable de la Gestion des risques liés aux tiers, PwC Canada

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